Travailler en horaires décalés peut affecter la fertilité des femmes

La fertilité des femmes pourrait varier en fonction de certaines caractéristiques professionnelles
La fertilité des femmes pourrait varier en fonction de certaines caractéristiques professionnelles © DIDIER PALLAGES / AFP
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Les chercheurs ont constaté que les femmes exerçant dans certaines conditions professionnelles avaient moins d'ovocytes en réserve que les autres.

Certaines caractéristiques professionnelles semblent avoir une incidence sur la fertilité des femmes : celles qui exercent un métier physique ou avec des horaires tardifs auraient ainsi moins d'ovocytes matures que les autres femmes, selon une étude publiée mercredi.

Perturbation de l'horloge interne. Les femmes qui travaillent en soirée, de nuit ou avec des horaires variables ont moins d'ovocytes à maturation après une stimulation ovarienne, constatent les chercheurs, qui avancent comme explication possible la perturbation de l'horloge interne.

Moins d'ovocytes en réserve. Celles dont le travail implique "parfois ou souvent" de soulever des objets lourds ont aussi moins d'ovocytes en réserve que les autres, observe cette étude, menée auprès de 473 patientes d'une clinique spécialisée dans les problèmes de fertilité, d'un âge médian de 35 ans. Et parmi les 313 patientes qui ont entrepris au moins un traitement de fécondation in vitro (FIV), celles soulevant des objets lourds ont moins bien répondu à la stimulation - elles avaient 14,5% d'ovocytes matures en moins en moyenne -, poursuit l'article publié dans la revue médicale Occupational and Environmental Medicine.

Les patientes en surpoids encore plus exposées. Cette association négative est encore plus forte pour les patientes en surpoids (indice de masse corporelle supérieur ou égal à 25). "Ces résultats ont des implications médicales, car les femmes avec moins d'ovocytes matures auront moins d'ovules capables de se développer en embryons viables", soulignent-ils.

D'autres facteurs pourraient expliquer ces corrélations. Cette étude permet d'observer un lien statistique mais pas d'établir un lien de cause à effet, et ses résultats ne peuvent être généralisés aux couples cherchant à concevoir sans assistance médicale, précisent les chercheurs. De plus, l'étude porte sur moins de 500 femmes, ce qui n'est pas suffisant pour exclure d'autres facteurs ayant diminué leur fertilité, commente Channa Jayasena, endocrinologue à l'Imperial College de Londres. "Par exemple, il est possible que (les femmes travaillant en rotation et avec des métiers physiques) étaient plus pauvres et avaient donc des conditions sociales ou un régime alimentaire différent de celles avec des horaires classiques de 9h à 17h", analyse-t-elle.