Psychiatrie : situation "indigne" au CHU de Saint-Etienne, selon Adeline Hazan

La situation au CHU de Saint-Étienne s'est dégradée, selon le rapport des contrôleurs.
La situation au CHU de Saint-Étienne s'est dégradée, selon le rapport des contrôleurs. © PHILIPPE MERLE / AFP
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avec AFP , modifié à
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, dénonce dans un rapport le "traitement inhumain ou dégradant" des patients dans l'établissement.

Contentions injustifiées, attente jusqu'à sept jours sur des brancards : la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan s'alarme dans un rapport des conditions "indignes" d'accueil des patients relevant de la psychiatrie au CHU de Saint-Étienne.

Des "recommandations en urgence". Dans ses "recommandations en urgence" adressées à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, rendues publiques jeudi, Adeline Hazan alerte sur le "traitement inhumain ou dégradant", au sens de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, subi par certains de ces patients. Lors d'une visite du 8 au 15 janvier au pôle psychiatrie du centre hospitalier universitaire, les contrôleurs ont notamment constaté la présence aux urgences générales de vingt patients relevant de la psychiatrie en attente de place. Treize étaient parqués sur des brancards dans les couloirs. Sept d'entre eux, sans signe d'agitation, ni de véhémence, étant attachés au niveau des pieds et d'une ou deux mains, explique le rapport. Deux étaient en soins libres, les autres en soins sans consentement.

La situation s'est aggravée. Ces sept personnes patientaient aux urgences depuis quinze heures à... sept jours. Sans pouvoir se laver, se changer, avoir accès à leur téléphone, ni bénéficier d'aucune confidentialité lors des entretiens et traitements. Cela fait plus de cinq ans que les patients arrivant aux urgences générales "peinent à être hospitalisés en psychiatrie ou aux 'urgences psychiatriques'", souligne le rapport du CGLPL. Et la situation s'est aggravée depuis octobre 2017. Ce "dysfonctionnement majeur" aux urgences générales "nécessite de mettre immédiatement un terme aux traitements indignes observés", insiste le rapport.