"Je pense que tout le monde fait pipi dans la piscine. Le chlore l'élimine, donc ce n'est pas mauvais." Ces deux petites phrases, déclarées en 2012 par Michael Phelps, nageur le plus titré de l'histoire, avaient alors déclenché l'hilarité de la presse américaine. Et sur ce point, la communauté scientifique a longtemps accepté l'idée selon laquelle le chlore purifiait totalement l'eau des bassins.
Cependant, Popular Science rapporte les résultats d'une étude selon laquelle la réaction chimique entre l'urine et le chlore mènerait à la synthèse d'une substance nocive. Une conclusion qui gagnerait sûrement à être entendue à moins d'un mois du début officiel des grandes vacances.
Des composantes pouvant se révéler toxiques. Selon les auteurs de l'étude, chercheurs à l'Université Purdue aux Etats-Unis, l'acide urique ainsi que les acides aminés présents dans l'urine posent problème. "Quand ces composés réagissent avec le chlore, ils peuvent créer du trichlorure d'azote et du chlorure de cyanogène" explique Ernest Blatchley, ingénieur environnemental et directeur de l'étude.
Le problème ? Ces substances au nom barbare peuvent provoquer des complications respiratoires à l'instar de l'asthme lorsqu'elles sont inhalées. De plus, elles peuvent engendrer des irritations aux yeux.
Uriner dans une piscine, un phénomène fréquent. D'après les données récoltées par les chercheurs, chaque nageur laisse en moyenne derrière lui entre 50 et 80 millilitres d'urine, soit un "shot" plein. Selon les auteurs de l'étude, c'est cette récurrence qui pose problème. Ernest Blatchley insiste : "s'il n'y avait qu'une seule personne qui faisait pipi dans la piscine, il n'y aurait pas de problème".
Selon le professeur, "dans n'importe quelle piscine dans laquelle vous placez des gens, vous pouvez être sûrs qu'ils vont y uriner." Un pressentiment confirmé par une étude publiée en mars dans la revue Environmental Science & Technology Letters, soulignant qu'il y aurait environ 75 litres d'urine dans un bassin de taille moyenne.