Journée de l'audition : face aux acouphènes, "nous ne sommes pas tous égaux"

© PRAKASH MATHEMA / AFP
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À l'occasion de la Journée nationale de l'audition, le médecin ORL Didier Bouccara fait le point sur ce trouble auditif qui touche jusqu'à 17 millions de Français.

C'est un sifflement constant, parfois épisodique, mais qui peut vous gâcher la vie. La Journée nationale de l'audition, jeudi 8 mars, est l'occasion de rappeler que les acouphènes perturbent le quotidien de 14 à 17 millions de Français . "Ce chiffre doit être pris dans sa globalité, ce sont des gens qui peuvent avoir des acouphènes très limités dans le temps et en intensité et, inversement, des cas […] plus intenses [qui] restent moins fréquents", nuance au micro d'Europe Midi Didier Bouccara, médecin ORL à l’hôpital européen Georges Pompidou.

Les jeunes plus exposés. "Le souci, c'est que nous ne sommes pas tous égaux. La sensibilité d'une oreille varie d'un individu à l'autre et rien ne permet de le prédire", précise ce spécialiste qui rappelle que "les acouphènes proviennent le plus souvent d'un dérèglement de l'oreille interne, un petit organe en forme d'escargot qui code les sons en fonction de leur fréquence". Un phénomène auquel les moins de 35 ans sont les plus exposés. "La population la plus jeune, qui utilise souvent, pour écouter de la musique, des lecteurs mp3, est parfois à la limite supérieure du niveau sonore. Du coup, leurs oreilles sont fragilisées. C'est un facteur déclenchant", explique Didier Bouccara.

Gérer l'anxiété. Un sifflement ou un bourdonnement persistant doit inviter à consulter un médecin, indique Didier Bouccara, "pour vérifier qu'il n'y a pas tout simplement un bouchon de cérumen et, le cas échéant, aller plus loin en faisant un test de l'audition". Plusieurs types de traitement existent contre les acouphènes : "des médicaments à administrer sur des durées plus ou moins longues mais aussi des techniques d'appareillage auditif. Ça peut être aussi, éventuellement, des techniques de relaxation, de sophrologie pour essayer de limiter l'impact psychologique que génère, en matière d'anxiété, ces symptômes", détaille encore ce médecin.