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Eve Roger et A.D
La puberté précoce gagne du terrain, d'après une étude de Santé publique France. Les perturbateurs endocriniens seraient l'une des principales causes de cette évolution. 

La puberté précoce prend de l'ampleur en France, d'après les résultats d'une enquête publiée par Santé publique France. L'étude menée pendant trois ans pointe du doigt les perturbateurs endocriniens et révèle que les filles sont plus touchées que les garçons. Autre apprentissage : les différences régionales sont très marquées.

Les perturbateurs endocriniens dans le viseur. La puberté précoce touche en France près de 1.200 filles par an, et dix fois moins de garçons. Une disparité qui s'explique parce que les signes de la puberté précoce seraient moins visibles chez les individus masculins, mais aussi parce qu'ils seraient moins réceptifs aux perturbateurs endocriniens, comme les pesticides, des substances chimiques suspectées de bouleverser le système hormonal. L'étude fait aussi la lumière sur des divergences régionales. Les cas de puberté précoce sont ainsi jusqu'à douze fois plus importants dans le Sud-Ouest, en particulier autour de Toulouse, et dans la région lyonnaise, que dans les Hauts-de-France.

Comparer les chiffres d'une région avec les types de culture. Joëlle Le Moal, médecin de Santé publique France, donne des pistes qui peuvent expliquer ces résultats. Elle n'exclut pas "le surpoids" qui "peut jouer dans cette pathologie", avant d'ajouter que la puberté précoce peut être liée à des "expositions géographiques" déterminées, des zones touchées par les perturbateurs endocriniens. "On pense aux pesticides et aux émissions industrielles", précise-t-elle. Pour prouver scientifiquement ce lien, Santé publique France prévoit désormais de comparer deux indicateurs : le nombre de pathologies d'un côté et le type de culture dans la région de l'autre, comme la vigne et les céréales, particulièrement gourmandes en pesticides.