Pour Renaud Piarroux, les établissements scolaires, notamment les collèges et les lycées, devraient être fermés. 2:09
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Romain David , modifié à
Invité d'Europe 1, Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à la Pitié-Salpêtrière et spécialiste de la gestion des épidémies, a estimé qu'il fallait allonger les vacances d'hiver. Selon lui, les contaminations sont nombreuses dans les établissements scolaires, et les élèves susceptibles d'entrer en contact avec des personnes âgées.
INTERVIEW

Les mesures détaillées vendredi soir par le Premier ministre suffiront-elles à faire baisser les chiffres de l'épidémie de Covid-19 en France ? Tandis que les effets du couvre-feu s'essoufflent, l'exécutif a préféré attendre avant de se prononcer sur un troisième confinement, et mise sur une fermeture des frontières et des centres commerciaux de plus de 20.000m2 pour garder la situation sanitaire sous contrôle. "Pour l'instant, les mesures qu'on prend ne maîtrisent pas le tempo de l'épidémie", a toutefois estimé samedi, au micro d'Europe Midi, Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à la Pitié-Salpêtrière et spécialiste de la gestion des épidémies, notamment Ebola.

"Je ne crois pas qu'agir sur les grandes surfaces de plus de 20.000 m2 suffise, il fallait le faire depuis le début. Mais en fait, on n'a pas de données permettant de dire si c'est vraiment là [que se produisent l'essentiel des contaminations , ndlr]", constate-t-il. Ce spécialiste juge également tardive la fermeture des frontières. "Fermer les frontières quand les variants circulent déjà dans le pays, c'est fermer la porte quand le loup est dans la bergerie", tacle-t-il. "Il faut fermer les frontières quand le chiffre est bas à l'intérieur et élevé à l'extérieur, pas l'inverse."

"Les vacances arrivent, peut-être faudrait-il les faire un petit peu plus longues"

Aux yeux de Renaud Piarroux, le milieu scolaire n'a pas été suffisamment pris en considération dans les restrictions promulguées au cours des dernières semaines, alors même que les contaminations y seraient nombreuses. "Le problème se porte sur les écoles, on dit qu'il ne faut pas les fermer. Les vacances arrivent, peut-être faudrait-il les anticiper et les faire un petit peu plus longues. [...] Ça pourrait être un point important", souligne-t-il. 

"Le virus circule davantage actuellement dans les collèges et les lycées, les taux de PCR y sont plus élevés", pointe-t-il. "On sait qu'il y a plus de formes asymptomatiques et on sait que les collégiens et les lycéens sont ensuite en contact avec des personnes plus âgées", alerte Renaud Piarroux.