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avec AFP , modifié à
Il y a bien un lien entre des pizzas de la marque Buitoni (Nestlé) et certains cas récents de contaminations à la bactérie Escherichia coli chez des enfants français, ont annoncé ce mercredi les autorités sanitaires. Celles-ci rappellent la nécessité de détruire les produits concernés.

Des analyses "ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli", a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la santé, qui dépend du gouvernement, alors qu'un rappel massif de ces pizzas est déjà engagé depuis deux semaines.

La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas, qui provoquent une insuffisance rénale, se manifestent chez les enfants. Deux d'entre eux sont morts à la suite de ces contaminations. Au total, selon le dernier décompte établi ce mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation. Les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans.

Les reins de Yatis, 4 ans, ne fonctionnent plus

La mère de Yatis, 4 ans, raconte comment son fils a attrapé la maladie. "J'arrive à l'hôpital, on m'explique que mon fils est atteint d'un HU. Et là, on me dit que ses reins ne fonctionnent plus, qu'on va devoir les remplacer par une machine. On espère que ses reins fonctionneront, mais que ça risque de prendre beaucoup de temps pour mon fils", explique-t-elle, avant d'ajouter qu'aujourd'hui son fils en est à sa "quatrième opération et à deux transfusions sanguines" depuis sa contamination. Elle explique aussi que le professeur lui a demandé s'il avait mangé "ces fameuses pizzas".

Des contaminations dans toute la France

Ces 75 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas).

Jusqu'à maintenant, les autorités sanitaires estimaient qu'il y avait un lien "possible" entre ces contaminations et les pizzas de la gamme Fraîch'Up. Elles avaient donc déjà procédé à un rappel massif mi-mars, demandant aux consommateurs de détruire ces produits. Désormais, ce lien est donc établi avec certaines contaminations, même si les autorités ne précisent pas si c'est le cas pour celles qui ont provoqué les deux décès.

Un numéro vert mis en place

"Aujourd'hui on ne comprend pas ce qui a pu arriver, mais nous allons développer un protocole d'analyse que nous allons soumettre aux autorités", dit de son côté Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé, lors d'une conférence de presse mercredi. "Je suis de tout cœur avec ces familles qui ont des cas d'intoxication, souvent avec de jeunes enfants", a-t-il ajouté, en rappelant qu'un numéro vert était mis en place (0800 22 32 42).

Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses, a expliqué Jérôme Jaton. "Nous n'avons aucune information sur les liens entre les pizzas et les personnes contaminées", affirme le directeur général chargé de la communication de Nestlé France, Pierre-Alexandre Teulié. "Nous sommes prêts à nous remettre totalement en cause sur les causes potentielles", assure Jérôme Jaton, qui n'exclut pas une contamination au niveau de la pâte à pizza.

Les symptômes se manifestent 15 jours après consommation

Elles rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d'apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements. La consultation s'impose aussi si, dans les quinze jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées.

"En l'absence de symptômes dans les 15 jours suivant la consommation, il est également rappelé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter", conclut la DGS.