Cancer du col de l'utérus : Pourquoi le dépistage par frottis va être généralisé

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Mélanie Gomez et B.B
D'ici 2018, toutes les femmes ciblées par le dépistage par frottis vont recevoir, chez elles, des courriers et des relances les invitant à réaliser ce test.

À l'occasion de la journée mondiale contre le cancer qui s'est déroulée samedi, l'Institut national du cancer met l'accent sur le cancer du col de l'utérus, une pathologie qui tue environ un millier de femmes par an en France. Des décès qui seraient en grande partie évitables si le dépistage par frottis était plus systématique. Le problème, c'est que 40% des femmes n'en font pas ou pas assez souvent. Les autorités ont donc décidé de généraliser ce dépistage progressivement d'ici 2018. "Généraliser", qu'est-ce que ça veut dire concrètement?

17 millions de femmes sont concernées. D'ici 2018, toutes les femmes ciblées par le dépistage par frottis vont recevoir, chez elles, des courriers et des relances les invitant à réaliser ce test, si elles ne l'ont pas fait récemment. Au total, ce sont 17 millions de femmes, entre 25 et 65 ans, qui sont concernées. Des femmes qui devraient faire un frottis tous les trois ans. Ça, c’est le bon timing.

Avant 25 ans, ce n'est pas utile. Car le problème est là, aussi : certaines en font trop souvent. Tous les ans ça ne sert à rien expliquent les experts. D'autres le font trop jeunes : avant 25 ans, ce n'est pas utile, voire même risqué, précise le Dr Jérôme Viguier, de l'institut national du cancer : "la problématique de faire un dépistage trop tôt, c’est d’isoler des infections qui sont elles-mêmes complètement capables d’être guéries spontanément. Et donc d’avoir derrière des interventions sur le col de l’utérus qui peuvent ensuite gêner l’avenir obstétrical de la femme, avec des risques de fausses couches plus fréquents".

Alors certaines femmes se font dépister trop jeunes, mais elles sont surtout trop nombreuses à ne pas le faire du tout passé 50 ans. A partir de la ménopause, les femmes délaissent souvent, à tort, leur suivi gynécologique. A tort, car l'âge moyen de décès d'un cancer du col de l'utérus c'est 64 ans.