Le lait maternel pas protecteur contre les allergies aux acariens ?

Selon cette étude, les allergènes respiratoires peuvent agir par voie aérienne mais aussi par voie orale, via le lait maternel. Image d'illustration.
Selon cette étude, les allergènes respiratoires peuvent agir par voie aérienne mais aussi par voie orale, via le lait maternel. Image d'illustration. © JOHAN ORDONEZ / AFP
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NM , modifié à
Selon une étude de l'Inserm dévoilée mardi, deux tiers des laits maternels analysés contiennent un allergène issu du principal acarien présent dans nos domiciles.

Traquer les acariens de son logement pour éviter que son nouveau-né développe une allergie ? Cette mesure de précaution pourrait se révéler inutile. En effet, selon une étude de l'Inserm récemment parue dans la revue Journal of Allergy and Clinical Immunology, les allergènes issus des acariens se transmettraient aussi par le lait maternel lors de l'allaitement. 

Dans le lait des deux tiers des femmes. L'Inserm, qui a suivi de 255 femmes sur une période 10 ans, a mesuré la présence dans leur lait du Der p1, un allergène issu du principal acarien présent dans nos logements. "Le lait de 2/3 d'entre de ces mères contenait bien Der p1, dans des quantités similaires à celles que l’on trouve habituellement dans le lait maternel pour les allergènes alimentaires les plus communs", explique l'Inserm sur son site.

Des enfants plus allergiques. Et le lien avec l'allergie développée par les enfants de ces femmes a aussi été mis en évidence : "à l’âge de cinq ans, les enfants nés de mères ayant un terrain allergique et un taux élevé d'allergènes dans leur lait souffraient plus souvent d’asthme et de rhinite que les autres". Les allergènes respiratoires peuvent donc agir par voie aérienne mais aussi par voie orale, en déduisent les chercheurs. 

"L'effet protecteur du lait" insuffisant contre les allergies. Ce travail est cependant "surprenant", souligne Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste qui a codirigé l'étude. Les allergènes, notamment alimentaires, quand ils sont transmis par le lait maternel, sont censés éviter le développement d'allergie chez l'enfant. "Cette étude confirme que l'effet protecteur (du lait maternel, ndlr) ne suffit pas à prévenir toutes les allergies", estime la chercheuse. De nouveaux travaux doivent désormais permettre de comprendre de quelle manière ces allergènes aux acariens provoquent des allergies.