Alcoolisme : une thérapie s'appuie sur l'aide du conjoint

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Mélanie Gomez et A.D. , modifié à
Le docteur Gonzague de Larocque expérimente en France un protocole qui existe depuis les années 1980 aux Etats-Unis et qui implique le conjoint non dépendant dans la thérapie.

Le congrès annuel de la société française d'alcoologie ouvre ses portes mercredi. Pendant trois jours, les médecins spécialistes de cette addiction feront le point sur les nouveautés dans la prise en charge de la maladie alcoolique sachant que la France compte cinq millions de consommateurs à risque et deux millions de dépendants. Certaines équipes médicales misent désormais sur l'entourage et notamment sur le conjoint.

Une sorte de thérapie de couple. Il s'agit d'une sorte de thérapie de couple mais pour soigner l'un des deux conjoints seulement. Pour que ça marche, il ne faut pas que les deux soient alcooliques. Le conjoint qui ne boit pas, même s'il souffre, n'est pas soigné. Il sert de "levier de motivation" pour son conjoint malade et assiste aux douze séances de thérapie. Le docteur Gonzague de Larocque, addictologue à Clichy est le premier en France à tester ce protocole pour les couples qui existe depuis les années 1980 aux Etats-Unis : "On travaille à la fois sur les consommations du patient et sur la capacité d'aider du conjoint, ce que l'on appelle le "coping". On travaille à faire des plans d'anticipation ensemble. Par exemple, ils vont aller dans un dîner, ils savent que ça va être compliqué pour le patient et l'idée ça va être de savoir comment le conjoint va essayer de l'accompagner pour qu'il ne se mette pas à mentir, raconter des salades pendant le dîner, par exemple."

Des résultats en trois mois. Selon cet expert, le processus a de bonnes chances de fonctionner. Dans cette expérience, sur les dix couples engagés, quatre seulement sont allés jusqu'au bout mais pour ceux-là, tous les conjoints alcooliques ont arrêté de boire en trois mois seulement.