Sida : objectif prévention et financement

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Maud Descamps (avec AFP) , modifié à
Plus de 20.000 spécialistes se retrouvent à Vienne pour la 18e Conférence Internationale sur le sida.

C’est dans l’inquiétude que s’est ouverte la conférence internationale sur le sida, dimanche soir. Les interrogations sont nombreuses face à la baisse des financements de la recherche dans un contexte de crise économique internationale.

Des milliards pour les banquiers…

La cérémonie d'ouverture a commencé par un message du secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon, qui s'est dit "soucieux" que des gouvernements aient décidé de réduire leur aide. "Nous devons nous assurer que nos gains récents ne sont pas perdus", "Santé et développement pour tous !", a-t-il lancé.

"L'an dernier les pays riches n'ont eu aucun problème à trouver des milliards pour sauver les banquiers avides de Wall Street", a relevé Julio Montaner, président de la Société internationale pour le sida (IAS), organisatrice de la conférence.

… moins d’argent pour la recherche

Plus tôt, Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, s'est dit "extrêmement inquiet" concernant les engagements des pays donateurs pour les trois ans à venir, chiffrant la somme nécessaire à entre 13 et 20 milliards de dollars. Invité d’Europe1, lundi matin, le spécialiste a expliqué son inquiétude

"Les pays donateurs sont les pays du G8. Et ces pays sont devant des contraintes budgétaires importantes", a-t-il regretté :

Un rapport publié dimanche fait apparaître que le financement des programmes de lutte antisida dans les pays pauvres a reculé en 2009 à 7,6 milliards de dollars, contre 7,7 milliards en 2008. Entre 2002 et 2009 la progression était à deux chiffres d'une année sur l'autre.

Traiter au plus tôt

"Alors que nous voyons les premiers succès dans la prévention et le traitement, il faut redoubler d'efforts, pas réduire les efforts", a souligné Michel Sidibé, le directeur exécutif de l'Onusida, qui défend ardemment un nouveau plan de lutte, le "traitement 2.0", qui prévoit des traitements moins chers et plus précoces et des thérapies plus simples.

Ces inquiétudes apparaissent alors même que de nouvelles pistes se font jour dans la lutte contre le sida. L’étude publiée dimanche préconise de commencer tôt le traitement, bien avant l'apparition de symptômes, pour empêcher la destruction progressive du système immunitaire.

Une autre étude souligne que placer les séropositifs sous trithérapie divise par deux le nombre de nouveaux cas d'infection au VIH, ce qui va dans le sens d'une utilisation des trithérapies pour réduire la transmission du VIH. Une idée qui devrait être au coeur de la conférence, 27 ans après l'identification du virus.