Moins de médecins à l'hôpital la nuit ?

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avec Walid Berrissoul , modifié à
C’est le projet de l’Agence régionale de santé pour les hôpitaux publics d’Ile-de-France.

Il y a actuellement entre 6 et 11 hôpitaux qui assurent des services d’urgences chirurgicales, la nuit, dans chaque département d’Ile-de-France. A l’avenir, il pourrait n’y en avoir qu’un seul d’ouvert. C’est en tout cas le projet sur lequel planche l’Agence régionale de santé, selon un document confidentiel que s’est procuré Le Parisien pour son édition de dimanche.

"Nous avons plusieurs hôpitaux qui n’ont pas d’activité médicale la nuit, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas besoin d’avoir recours à une intervention chirurgicale la nuit. Or il y a des médecins qui sont de garde la nuit", assure Claude Evin, le directeur général de l’Agence régionale de santé, joint par Europe 1.

Présents la nuit, absents le jour

Il y aurait donc "des médecins qui sont réquisitionnés la nuit sans qu’il y ait une activité à l’hôpital". Et "comme ils ont la possibilité d’être absents le lendemain pour récupérer, ils ne sont pas présents dans l’hôpital dans la journée lorsqu’il y a des patients", argumente Claude Evin pour qui il s’agit de mieux gérer une "ressource de plus en plus rare" : les chirurgiens.

"Un accident vasculaire cérébral, il faut qu'il soit traité dans l'erreur, pour que le malade garde toutes ses chances", rétorque Jean-Pierre Burnier, directeur de l'hôpital de Gonesse. Secrétaire général de la Fédération Hospitalière de France, il n'hésite pas à parler de "danger", au micro d'Europe 1. L'Association des médecins urgentistes de France a dénoncé de son côté une "logique uniquement financière".

Un "danger"

Parmi les points les plus critiqués de ce projet, le fait que la période dite "de nuit" court de 18h30 à 8h le lendemain matin, ce qui englobe toute la soirée, pourtant période assez chargée. Plus globalement, si le principe d'une réorganisation n'est pas contesté, le maintien d'un seul hôpital de référence par département est jugé insuffisant.

A noter que, selon les informations du Parisien, seuls les services d’urgences chirurgicales et d’imagerie seraient concernés par cette réorganisation. Maternité et service de cardiologue par exemple resteraient ouverts en permanence 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

La mise en place d’une seule et unique "tête de pont", le nom choisi pour l’hôpital qui assurerait pour l’ensemble d’un département les urgences chirurgicales, est envisagée dans l’immédiat pour l’Ile-de-France pour la nuit, les week-ends et les jours fériés. Mais cette réorganisation pourrait à terme concerner l’ensemble du pays. Une réunion de concertation est prévue le 30 septembre prochain.