Grippe A : une enquête pour homicide

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Après le décès de son époux, une Iséroise veut savoir s’il y a eu erreur de diagnostic.

Y-a-t-il eu une erreur médicale ? C’est ce que va tenter de découvrir la justice en Isère, après le décès d’un homme de 39 ans du virus de la grippe A en décembre dernier. Une information judiciaire, pour homicide involontaire, a été ouverte mercredi.

Convaincue que son mari était décédé après une erreur de diagnostic des médecins, qu'il avait consultés à deux reprises et qui avaient conclu à une angine, l'épouse du défunt a porté plainte fin 2009.

"L'institut médico-légal m'a averti par téléphone que le test du virus H1N1 réalisé sur mon mari s'est avéré positif", a relaté cette assistante maternelle au quotidien régional Le Dauphiné libéré. Trois jours avant son décès, l'homme avait notamment consulté un médecin qui, selon la veuve de la victime, avait "soupçonné" la grippe A mais l'avait laissé repartir alors qu'il toussait et avait près de 40°C de fièvre.

Quelle responsabilité ?

"Des expertises complémentaires vont avoir lieu afin de vérifier les relations éventuelles entre ce décès et un défaut ou une insuffisance dans la prise en compte médicale du patient", a affirmé le procureur de la République de Vienne, Franck Rastoul, sans être en mesure de dire si cette information judiciaire est une première concernant la pandémie de grippe H1N1.

Le ministère de la Santé n'était pas non plus en mesure de confirmer que cette information judiciaire crée un précédent depuis le début de la pandémie, qui a fait près de 300 morts en France métropolitaine.

"Je veux que justice soit faite", a expliqué mercredi la veuve, "satisfaite" après l'annonce de l'ouverture de l’information judiciaire. "Même s'il y a une erreur de diagnostic, il faudra déterminer que ce défaut présente un lien de causalité suffisant avec le décès", a cependant souligné le procureur de la République de Vienne.

-La grippe A constitue-t-elle encore une menace ?