Enceinte de quadruplés à 65 ans : "une faute grave des médecins"

© CAPTURE RTL.DE
  • Copié
, modifié à
LE POINT DE VUE - Pour le professeur Israël Nisand, chef du pôle gynécologie au CHU de Strasbourg, le corps médical ne doit pas accompagner des projets aussi fous.

"Je pense que cela va mal se terminer". Interrogé par Europe1, le professeur chef du pôle gynécologie au CHU de Strasbourg, Israël Nisand, s'est dit inquiet pour la santé de l'Allemande de 65 ans enceinte de quadruplés.

Un risque démultiplié de décès. Au-delà de 50 ans le risque de décès de la mère est multiplié par 200, explique le spécialiste. Il y a aussi un risque accru d'accouchement prématuré. Si sa grossesse se déroule sans encombre, l'enseignante allemande, par ailleurs grand-mère, qui sera à la retraite cette année pourrait devenir cet été la plus vieille mère de quadruplés au monde.

La responsabilité du corps médical. La mère qui a déjà 13 enfants et qui avait déjà défrayé la chronique lors de sa dernière grossesse, à 55 ans, a expliqué dans les médias allemands avoir voulu faire plaisir à sa plus jeune fille de 9 ans, qui désirait un petit frère ou une petite sœur. Pour Israël Nisand, ce n'est cependant pas  la possible future mère de 17 enfants qu'il faut blâmer : "quelles que soient les motivations, si fondées soient-elles, le corps médical ne doit pas accompagner des projets aussi fous. Les patientes ont le droit de tout demander, les médecins n'ont pas le droit de tout accepter", a expliqué le gynécologue. Pour lui, "la déontologie médicale consiste  d'abord à ne pas nuire. Or, lorsque l'on insémine quatre embryons dans l'utérus d'une femme de 65 ans, on commet une faute professionnelle grave", a t-il détaillé.

Dans quel pays les médecins ont-ils accepté de procéder à des dons d'ovules et de sperme - la sexagénaire est célibataire - et de multiples inséminations artificielles sur une femme d'un tel âge ? Cela reste à déterminer : en Allemagne, aucun praticien n'avait accepté et la future mère a seulement indiqué avoir du se rendre "à l'étranger".

"A vous de voir". Après un an et demi d'essais infructueux, la dernière insémination a largement excédé les espérances de l'institutrice : les quatre ovules implantés ont tous été fécondés. S'est alors posée la question de garder ou non tous les embryons. "Cela a bien sûr été un choc pour moi. J'en ai parlé avec mon gynécologue qui m'a dit: 'vous avez déjà 65 ans', mais aussi: 'vous êtes encore en forme, c'est à vous de voir'... J'ai réfléchi et j'ai ensuite pris ma décision, que je connaissais déjà au fond de moi", a confié à Bild l'Allemande de 65 ans.

>> Enceinte de quadruplés à 65 ans : Comment est-ce possible ?

Enceinte de quadruplés à 65 ans : Comment est...par Europe1fr