Bientôt un médicament contre Alzheimer

  • Copié
Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le professeur Etienne-Emile Baulieu serait sur une nouvelle piste de recherche thérapeutique.

C'est une belle avancée médicale. L'équipe du professeur Etienne-Emile Baulieu de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a mis au jour une nouvelle piste de recherche dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer et les démences.

"J'ai fait cette découverte il y a un an et demi", précise le professeur au journal Le Parisien de mardi. "Dans les deux ou trois ans, si on obtient les 5 millions d'euros nécessaires, on saura si ça marche", explique-t-il.

Concrètement, les chercheurs viennent de montrer l'interaction entre deux protéines présentes dans le cerveau. Il s’agit de la "FKBP52" et la protéine Tau dont les anomalies interviennent dans le mécanisme de nombreuses pathologies neurodégénératives et démences.

Le rôle de ses protéines

Les amas de la protéine Tau anormale ainsi que des "plaques" dites "amyloïdes" dans le cerveau sont des marques de la maladie d'Alzheimer. Naturellement présente dans le cerveau, la forme normale de la protéine Tau joue un rôle important dans le bon fonctionnement des neurones.

La protéine "FKBP52", très abondante dans le cerveau, fait partie de la famille des "immunophyllines" qui sont des protéines capables de se lier à des médicaments immunosuppresseurs, permettant leur effet antirejet de greffes d'organes.

Les avancées des chercheurs

Après avoir établi la liaison entre les deux protéines, l’équipe du professeur Beaulieu a montré en laboratoire qu'une forte quantité de protéine "FKBP52" empêchait l'accumulation de protéine Tau dans les cellules nerveuses. Or, le mauvais fonctionnement de cette protéine Tau est nocif pour l'activité des microtubules qui transportent les éléments nutritifs dans les neurones.

L'espoir thérapeutique serait d'utiliser la protéine "FKBP52" pour inhiber l'activité de Tau anormale et ainsi protéger les microtubules indispensables à la survie des neurones, souligne le site du professeur Baulieu.

Les travaux des chercheurs sont publiés en ligne cette semaine dans les comptes rendus de l'académie des sciences américaines.

La maladie d'Alzheimer et d'autres maladies apparentées touchent plus de 25 millions de personnes dans le monde.