"C’est pas parce que je fais de la politique que je suis un puching-ball !" a lancé Xavier Bertrand. 5:37
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Face à la polémique, le président de la nouvelle région Hauts-de-France se défend d'avoir voulu compenser la perte de revenus liée à l'abandon de ses postes de député et de maire.
INTERVIEW

Non, il n’a pas cherché à compenser sa perte de salaire. C’est du moins ce qu'affirme Xavier Bertrand, président LR de la nouvelle région des Hauts-de-France. Vendredi, l'ex député de l'Aisne est revenu au micro d’Europe Midi sur la polémique autour de sa rémunération. En effet, La Voix du Nord a révélé jeudi que l’élu avait fait voter une augmentation de son indemnité de .4000 euros bruts, soit près de 2.400 euros nets après taxation. "Moi je me suis augmenté de 4000 euros ? Et puis quoi encore ? J' ai un peu de mal à accepter qu’on dise que j’ai augmenté en douce mon salaire alors que mon revenu aujourd’hui est de 5.000 euros inférieur", a expliqué Xavier Bertrand. 

Plafonnement des indemnités. En effet, quand il était député-maire de Saint-Quentin, Xavier Bertrand ne touchait rien pour sa fonction de président d'agglomération puisqu'il atteignait alors le plafond autorisé, soit 12.000 euros. Après avoir renoncé aux deux premiers postes, le responsable pouvait de nouveau prétendre à sa rémunératio. En tant que président des Hauts-de-France, il ne gagne "que" 4.352,02 euros nets. Aujourd’hui, après avoir récupéré le salaire de l’agglomération, le président des Hauts-de-France touche un peu plus de 6.725, 18 euros nets.

Deux revenus. Si la démarche n'a rien d'illégal, elle n'a pas manqué de choquer de la part d'un élu qui semblait avoir renoncé au cumul des mandats. "Depuis que j’ai annoncé ma candidature à la tête de la région, j'ai dit à chaque fois que je quitterai mes fonctions de maire - j'y suis obligé -, et de député alors que là je peux cumuler jusqu'en 2017. J'ai dit que je resterai président de la communauté d’agglomération et président de région. C’est pas nouveau, c’est pas en douce", affirme-t-il. "J’ai décidé aujourd’hui d’avoir ces deux revenus et je n’ai pas de revenus extérieurs. Je ne fais pas de conférences rémunérées. Oui, j’ai fait ce choix", a expliqué l'élu pour se justifier. 

Puching-ball. Surtout, l'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy s'insurge contre les préjugés attachés aux figures politiques. "C’est dingue ! Parce que je fais de la politique, je ne peux pas être sincère ? Parce que je fais de la politique, je suis forcément quelqu’un qui va chercher à améliorer sa situation ? Mon Dieu, si je voulais faire du pognon, je ferais autre chose que de la politique", tranche-t-il. "Je demande une chose, c’est qu’on arrête de me faire passer pour un pourri. C’est pas parce que je fais de la politique que je suis un puching-ball."