Unité nationale : "La lutte contre le FN n’est pas un programme en soi"

Corinne Tapiero était l'invitée d'Europe 1, aux côtés de Laura Slimani.
Corinne Tapiero était l'invitée d'Europe 1, aux côtés de Laura Slimani. © Europe 1
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Laura Slimani (Parti socialiste) et Corinne Tapiero (Les Républicains) sont sceptiques sur le rassemblement transpartisan souhaité par beaucoup de Français.

Les Français ont soif d’unité, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié mardi. Plus de deux tiers (68%) d’entre eux veulent un rapprochement entre la gauche, la droite et le centre pour élaborer des propositions communes. L’unité nationale et le rassemblement son également à l’ordre du jour du gouvernement. François Hollande, après s’être affiché en début de semaine au côté du président Les Républicains du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a appelé à la "concorde nationale" sur des grandes causes comme la lutte contre le chômage et pour freiner la progression du Front national. Un appel qui, s’il rencontre de l’écho auprès des citoyens, ne fait pas l’unanimité des deux côtés de l’échiquier politique.

La lutte contre le FN pas suffisante. Laura Slimani, présidente des Jeunes socialistes et Corinne Tapiero, conseillère municipale Les Républicains dans le 12e arrondissement de Paris, se sont montrées très critiques sur cette question, vendredi sur Europe 1. Pour la deuxième, "la lutte contre le FN n’est pas un programme en soi". Une opinion partagée par Laura Slimani, qui estime que le retrait de listes de gauche pour empêcher la victoire du parti frontiste aux élections régionales n’est qu’une stratégie "à court terme".

Même constat, solution différentes. Les deux responsables politiques reconnaissent l’importance d’avancer sur le front du chômage, mais elles affirment que la gauche et la droite proposent des solutions trop différentes pour être rapprochées. "Nous avons des positions diamétralement opposées", a appuyé Corinne Tapiero. Toutes deux ont cependant admis la nécessité de l’unité nationale après des événements dramatiques, comme les attentats du 13 novembre. En écoutant des auditeurs d’Europe 1, majoritairement favorables à un tel rassemblement transpartisan, Laura Slimani a conclu : "je comprends leur déception. Je suis d’accord sur la théorie : quand tout va mal, on a envie qu’il y ait un peu d’ordre".