Marion Maréchal n'exclut pas un retour en politique. 1:34
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire d'Emmanuel Macron, a reconnu avoir déjeuné à la brasserie parisienne Le Dôme, mi-octobre, en compagnie de Marion Maréchal, ex-députée frontiste. Il explique avoir souhaité rencontrer la nièce de Marine Le Pen "par curiosité".

Un déjeuner révélé par Le Mondeentre un conseiller d'Emmanuel Macron et l'ancienne députée d'extrême droite Marion Maréchal suscite lundi des critiques jusque dans la majorité. Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du chef de l'Etat, a invité la nièce de Marine Le Pen à déjeuner le 14 octobre à la brasserie parisienne Le Dôme, ont confirmé les deux convives. Selon Marion Maréchal, Bruno Roger-Petit a souhaité la rencontrer "par curiosité", par l'intermédiaire d'un "ami commun". Mais l'ancienne élue du Vaucluse juge qu'il n'y a "rien à raconter" sur ce repas qu'elle ne veut pas commenter.

Bruno Roger-Petit a confirmé avoir payé l'addition. Il a rencontré Marion Maréchal "à titre personnel", pour savoir "si elle était en résonance avec l’état de l’opinion – ce qui n’est pas le cas". "J'ai dû constater que nous étions en désaccord. C'est un peu ce que Xavier Bertrand (président ex-LR des Hauts-de-France, ndlr) a fait quand il a rencontré Eric Zemmour", essayiste ami de Marion Maréchal, a-t-il fait valoir au Monde. L'Elysée n'a pas souhaité commenter la rencontre, soulignant qu'elle avait été organisée par M. Roger-Petit à titre tout à fait "personnel". 

Marion Maréchal, qui a quitté le Rassemblement national et mène une "bataille culturelle" des idées à la tête d'une école de sciences politiques à Lyon, ne sera pas candidate à la présidentielle de 2022 mais ne s'interdit pas de revenir un jour en politique.

Une pluie de critiques

"Avec l’extrême droite, on ne discute pas, on ne transige pas. On la combat", a critiqué Hugues Renson, vice-président LREM de l'Assemblée nationale, dans un tweet où il cite l'ex-président Jacques Chirac qui, en avril 2002, avant le second tour de la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen, avait déclaré : "Je ne peux pas accepter la banalisation de l'intolérance et de la haine". "Il y a des gens qu’on ne sonde pas à titre personnel, on les combat à titre collectif. Marion Maréchal et toute sa clique en font clairement partie", a tranché Astrid Panosyan, cofondatrice du parti présidentiel, dans un tweet "liké" par le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune et relayé par l'ancien patron des députés LREM Gilles Le Gendre.

"Maurras et Pétain n’étaient pas dispo...", a ironisé sur Twitter Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.

"Le macronisme, face à l'extrême droite, un rempart ? Non, un rencard...", a déploré le député LFI Alexis Corbière. "Plutôt une passoire", a critiqué son homologue Clémentine Autain, ou "une rampe d'accès au pouvoir", selon le porte-parole du PCF Ian Brossat.

Des députés ex-LREM ont aussi mis en garde : "Ça glisse....", a alerté Matthieu Orphelin, tandis que pour Aurélien Taché, "le national libéralisme de Guillaume Larrivé, trop à droite pour Les Républicains lors de leur dernier congrès, sera donc bientôt le barycentre du pouvoir..."