Jean-Luc Mélenchon était l'invité politique d'"Europe Soir" mercredi. 3:06
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Romain David , modifié à
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise et candidat à l'élection présidentielle, était mercredi l'invité politique d'"Europe Soir". Il a notamment voulu dénoncer ce qu'il considère comme une surenchère de la part des militaires signataires de deux tribunes dans "Valeurs Actuelles", mais aussi de certains syndicats de policiers.
INTERVIEW

Une semaine après la publication d'une première tribune de généraux, le magazine Valeurs Actuelles a publié dimanche, sous forme de pétition, une autre tribune de militaires, qui dénoncent ce qu'ils considèrent comme "la guerre civile (qui) couve". Ils lancent un appel à "la survie" du pays, craignant que la France ne devienne "un État failli". "Les militaires sont à 90%, et peut-être même à 100% d'active, pas d'accord avec les prises de position politiques d'une poignée d'énergumènes", a réagi mercredi Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise et candidat à la présidentielle, au micro d'Europe Soir. Cette fois, ni le nombre ni l'identité des signataires de ce second texte n'ont été divulgués. "En plus d'être des factieux, ce sont des lâches", a encore raillé le député des Bouches-du-Rhône.

"J'en ai assez de cette escalade permanente, de cette surenchère permanente où au premier incident, tout le monde grimpe aux rideaux et on ne peut plus parler de rien tranquillement et sereinement", s'agace Jean-Luc Mélenchon, alors que les signataires de la première tribune se disaient prêts à soutenir "les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation". L'Insoumis dénonce notamment une crispation autour de la sécurité, alimentée par l'actualité, et qui concerne selon lui "les questions de police comme les questions militaires."

Des syndicats de police "d'extrême-droite"

Sur BFMTV dimanche, réagissant au meurtre mercredi dernier d'un policier à Avignon, Jean-Luc Mélenchon a certes condamné le crime mais il a également demandé aux Français de faire preuve de sang froid, avant de pointer l'influence des syndicats de police qu'il estime "d'extrême droite". Une appréciation de nouveau réitérée sur Europe 1 : "Vous avez un syndicat de police qui dit qu'il veut établir des check-points autour des cités et faire des contrôles des personnes pour les empêcher de sortir. Et on me demande si c'est un syndicat d'extrême droite ? ", s'agace-t-il.

"Et les autres, vous croyez qu'ils valent plus chers quand ils me menacent, quand ils m'accusent, quand ils nous mettent des cibles dans le dos ? Vous trouvez ça normal ? Vous trouvez normal qu'un syndicat de police menace des juges ? Vous trouvez normal qu'un syndicat de police mette le siège devant un parti politique ou devant une télévision ?", interroge encore Jean-Luc Mélenchon.

Se pencher sur "les conditions d'exercice du métier de policier"

"Je ne suis pas d'accord avec leur façon de poser les problèmes, ce qui est en cause aujourd'hui partout ce sont les conditions d'exercice du métier de policier", poursuit le candidat à la présidentielle. "L'intérêt de la République est que l'usage de ses forces, qui sont investies de l'autorité, soit bien encadré pour que tout le monde se sente à l'aise dans l'exercice du métier, mais que les droits et les libertés soient respectés", conclut Jean-Luc Mélenchon.