Sébastien Chenu : "l'expression 'ultra-jaunes' me gêne, les ultras sont au gouvernement"

Sébastien Chenu
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Le député Rassemblement national a refusé, mercredi matin sur Europe 1, tout amalgame entre casseurs et "gilets jaunes". Et a chargé le gouvernement.
INTERVIEW

Alors que l'exécutif anticipe des manifestations du 1er-Mai en jaune et noir, l'opposition, elle, appelle à refuser de mélanger les deux. C'est le cas notamment du député RN Sébastien Chenu, invité sur Europe 1 au micro d'Audrey Crespo-Mara mercredi matin. "Cette expression d''ultra-jaunes' me gêne beaucoup", a déclaré l'élu du Nord, en allusion à un terme prisé par l'exécutif pour désigner les "gilets jaunes" qui se sont radicalisés et n'hésitent plus à commettre des dégradations lors des manifestations. "Les ultras sont au gouvernement."

"J'ai envie de dire [qu'il ne faut pas faire] d'amalgames. Je connais peu d'ultra-jaunes qui soient des aides-soignants, des routiers, des retraités", a poursuivi Sébastien Chenu. "Il y a beaucoup de gens qui descendent sur les ronds-points, ce ne sont pas des ultras." Les divers signes de convergence entre certains "gilets jaunes" et les blacks blocs, comme le fait que l'une des figures du mouvement, Priscillia Ludosky, ait indiqué sur Twitter être en contact avec les seconds, ou le fait que certains aient formé le 16 mars dernier une haie d'honneur pour les casseurs sur les Champs-Élysées, ne sont pas représentatifs de la mobilisation, a assuré le député.

"Ce sont ceux qui nous gouvernent qui se sont radicalisés"

En revanche, "les vrais radicaux sont ceux qui nous gouvernent, ce sont eux qui se sont radicalisés et ont mis notre pays dans cet état-là", a déploré Sébastien Chenu. Quel état ? "Le chaos." Un chaos qui résulte selon lui de deux choses. D'une part, une gestion "en amateur" des 25 semaines de contestation, avec "aucun moyen supplémentaire donné à la police". "Il n'y avait pas une ligne budgétaire supplémentaire" dans le projet de loi dit "anti-casseurs", a pesté l'élu RN. Qu'importe alors, estime-t-il, les déclarations toujours plus fermes d'Emmanuel Macron. "La fermeté sans les moyens, c'est égal à zéro."

D'autre part, selon Sébastien Chenu, "il n'y a eu aucune réponse politique" aux "questions profondes" posées par les "gilets jaunes". "Le président de la République est passé à côté", a-t-il ensuite développé. Pour lui, il y avait "trois grandes mesures à faire" : "une sur l'aménagement du territoire, avec des métropoles goinfrées de fric qui ont accès à tout et doivent banquer pour cette France en train de mourir, une réforme de la démocratie (le vote blanc, la proportionnelle intégrale, le RIC) et un grand plan de lutte contre la fraude sociale, la fraude fiscale."