Dominique Bussereau sur Europe 1. 3:22
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Président de l'Assemblée des départements de France et ancien secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau compare sur Europe 1 la situation sociale actuelle, avec une forte contestation contre le projet du gouvernement sur les retraites, à celles de 1995 et 1997, lorsque d'autres réformes étaient menées.
INTERVIEW

Dans la rue, la mobilisation contre la réforme des retraites a faibli, mardi, mais les taux de grévistes maintenus à un niveau élevé annoncent une journée de mercredi toujours compliquée dans les transports. Et pour le président de l'Assemblée des départements de France et ancien secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, il n'y a rien d'étonnant à cela : "Malheureusement, le mouvement peut durer jusqu'au début des vacances scolaires", anticipe-t-il au micro Europe 1 de Sébastien Krebs sur notre antenne, mardi soir.

"C'est une situation compliquée pour le Premier ministre car cette réforme n'est pas forcément impopulaire, mais le temps de maturation a créé de l'anxiété", analyse celui qui était aux responsabilités dans le gouvernement Fillon, en 2007, lorsqu'il a affronté neuf jours de grève contre une réforme des régimes spéciaux de retraites.

L'inverse de 1995 ?

Selon lui, le mouvement de contestation de cette réforme est différent de celui à l'oeuvre en 2007, mais aussi de celui de 1995, lors des grandes grèves menées face au gouvernement, qui avait fini par céder. Pour l'heure, le mouvement de contestation de 2019 s'attire la sympathie de l'opinion publique. "En 1995, au moment des affaires Juppé, c'était l'inverse : les Français approuvaient complètement le plan de Juppé, mais au bout de quinze jours, ils en ont eu assez et ils ont changé d'avis."

Cette fois-ci, le gouvernement doit-il miser sur un retournement de l'opinion pour faire passer une réforme structurelle d'uniformisation des 42 régimes différents ? Pas vraiment, selon Dominique Bussereau. "L'opinion qui se retourne contre les grévistes, ce n'est pas forcément quelque chose qui est socialement et politiquement payant, à terme", affirme l'ancien membre du gouvernement.

Le dilemme de Philippe

Mercredi midi, le Premier ministre Édouard Philippe doit dévoiler l'ensemble de la réforme. Pour le président de l'Assemblée des départements de France, il doit "à la fois maintenir l'esprit d'une réforme voulue par beaucoup dont la CFDT et stopper l'empêchement de la vie quotidienne de tas de Français, principalement le transport, dans un pays où tout est fondé sur la mobilité".