Eric Coquerel a donné son feu vert mardi à l'examen de la proposition de loi d'abrogation de la retraite à 64 ans déposée par le groupe LIOT. 1:34
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Alexis Delafontaine avec AFP / Crédit photo : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, l'Insoumis Eric Coquerel, a donné son feu vert mardi à l'examen de la proposition de loi d'abrogation de la retraite à 64 ans, rejetant l'argument de son inconstitutionnalité brandi par le camp présidentiel.

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, l'Insoumis Eric Coquerel, a donné son feu vert mardi à l'examen de la proposition de loi d'abrogation de la retraite à 64 ans, rejetant l'argument de son inconstitutionnalité brandi par le camp présidentiel. Le député LFI a jugé "recevable" la proposition de loi au nom d'une "application souple" de la Constitution pour défendre "l'initiative parlementaire" et le "droit de l'opposition". La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a plaidé l'inverse mardi matin et assuré qu'elle "prendrait ses responsabilités" pour empêcher le vote de ce texte attendu mercredi en commission et le 8 juin dans l'hémicycle.

"Un geste partisan"

Le camp présidentiel agite depuis quelques semaines l'article 40 de la Constitution qui dispose que les initiatives parlementaires ne sont pas recevables si elles aggravent les charges publiques. L'ensemble des présidents des groupes de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons) ont aussitôt fustigé la "décision partisane et politicienne d'Eric Coquerel", une "atteinte grave à nos institutions". La proposition de loi du groupe indépendant Liot est "incontestablement irrecevable", a embrayé le rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve (Renaissance), qui pense cependant que la commission des Affaires sociales examinera bien le texte mercredi.

Entouré de plusieurs élus de la coalition de gauche Nupes, Eric Coquerel a dénoncé durant un point presse les "pressions qui ont été faites ces derniers jours", "beaucoup venant de l'exécutif": "je trouve un peu paradoxal que l'exécutif se mêle à ce point d'une décision purement parlementaire", a-t-il attaqué. Il a souligné que les membres de la majorité présidentielle n'avaient aucune "obligation" de saisir le président de la commission des Finances et d'invoquer l'article 40 de la Constitution comme ils l'ont fait. "C'est un geste partisan, un geste politique pour écarter un texte", dans une "logique partisane", a-t-il déploré.