Réforme du collège : Vallaud-Belkacem dénonce des "contre-vérités"

La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud Belkacem défend sa réforme du collège.
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud Belkacem défend sa réforme du collège. © AFP
  • Copié
, modifié à
COUPS POUR COUPS - La ministre de l'Education dénonce les "pseudo-intellectuels qui relayent des contre-vérités" sur sa réforme. 

Acculée, Najat Vallaud-Belkacem contre-attaque. Dans une longue interview au Journal du dimanche, la ministre de l'Education défend avec verve sa réforme du collège, critiquée à gauche comme à droite. Elle dénonce ainsi les "pseudo-intellectuels qui relayaient des contre-vérités avec une légèreté ahurissante, cautionnant de leur statut d'intellectuels des mensonges éhontés qui brouillent la compréhension".

La droite "à court d'idées". Najat Vallaud-Belkacem accuse notamment la droite d'être "à court d'idées", ne proposant que des réductions de postes.  "À chaque réforme scolaire, les esprits s'échauffent. Rappelez-vous Jules Ferry rendant l'école publique obligatoire, Jean Zay prolongeant l'âge de cette obligation ou René Haby instaurant le collège unique... À chaque fois, ceux qui cherchent à démocratiser l'école et la réussite sont accusés par les conservateurs de 'niveler par le bas' et de faire de 'l'égalitarisme'", martèle la ministre, s'employant à défendre point par point sa réforme, qui représente aussi son premier test politique grandeur nature

"Plus d'élèves apprendront le latin". "Quand Pascal Bruckner explique, par exemple, dans une interview, qu'on va supprimer le latin, le grec et l'allemand pour les remplacer par des cours d'improvisation, comment ne pas tomber de sa chaise?", s'insurge Najat Vallaud-Belkacem.

La réforme prévoit en effet de supprimer les "options facultatives" des langues anciennes. Mais elle prévoit à la place de "l'interdisciplinarité", de mêler les discipline entre elles. Le Latin et le Grec seront ainsi enseignés dans le cadre d'une matière intitulée "Langues et cultures d'antiquité", en parallèle des cours de Français par exemple. Au final, "il y aura plus d'élèves qui apprendront le latin", promet la ministre. Idem pour l'Allemand : la ministre veut demander aux recteurs de passer le nombre de locuteurs de 178.000 à 200.000.

Elle va "écouter" mais...  Najat Vallaud-Belkacem promet, cette interdisciplinarité n'est "pas un gadget". La réforme éclatera les matières actuelles pour faire "la part belle au travail d'équipe, à l'expression orale, à la conduite de projet... Toutes ces compétences recherchées sur le marché du travail. Ces enseignements tourneront autour des enjeux du monde moderne, souvent complexes et auxquels nos enfants doivent être initiés : citoyenneté, vie professionnelle, développement durable... qui seront abordés en croisant plusieurs approches", détaille-t-elle.

Vous trouvez ça encore trop brouillon ? La ministre promet encore "d'écouter, de rassurer, d'expliquer". Mais pas trop longtemps non plus : "cette réforme doit s'appliquer à la rentrée 2016". 

>> Ministre de l'Education nationale, c'est l'échec assuré ? La réponse en vidéo : 


Ministre de l'Education nationale, c'est l...par Europe1fr