Réforme des retraites à l'Assemblée : pour LR, une stratégie de propositions

Le gouvernement espère que le projet de réforme des retraites arrive le 17 février au Parlement, un délai qui pourrait ne pas être tenu.
Le gouvernement espère que le projet de réforme des retraites arrive le 17 février au Parlement, un délai qui pourrait ne pas être tenu. © Thomas SAMSON / AFP
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Claudia Bertram, édité par
La commission spéciale sur les retraites de l’Assemblée nationale est actuellement enlisée dans des milliers d’amendements. A l’opposé de la stratégie des Insoumis, qui assument une véritable guérilla parlementaire, les Républicains comptent mettre en valeur leur contre-projet de réforme.

Les députés de l'opposition sont vent debout contre le projet de loi sur la réforme des retraites... mais chacun à leur façon. Alors que les groupes de gauche annoncent une véritable guérilla parlementaire avec une motion de censure et une motion référendaire, les députés LR, eux, optent pour une autre stratégie. La droite compte mettre en valeur son contre-projet, en plein examen du projet de réforme par la commission spéciale de l'Assemblée nationale.

"Nous voulons la réforme sur les retraites, par contre on veut un débat"

"Ça suffit de mépriser le parlement matin midi et soir, ça suffit d’abimer les institutions de la république et ça suffit de se moquer des français", dénonce Damien Abad, le patron des députés LR.  Pour autant, il n’est pas question pour la droite de se joindre aux députés de gauche dans la guérilla parlementaire. Ils ne soutiendront aucune de leurs initiatives. Les Républicains, qui veulent montrer une image de sérieux, comptent utiliser les amendements pour mettre en valeur leur contre-projet.

"On a des contre-propositions, on va ferrailler sur les amendements. On a à peu près 10 amendements par députés, vous voyez qu’on n’est pas dans l’obstruction. Nous, nous sommes des réformateurs, nous voulons la réforme sur les retraites. Par contre, on veut un débat", poursuit-il.

"Ce n’est l’avantage de personne d’avoir un groupe qui embolise le travail parlementaire"

Le débat risque cependant d'être encore monopolisé par la France Insoumise. Après 19.000 amendements déposés en commission spéciale, le LR Philippe Gosselin redoute que les insoumis récidivent lors du débat dans l'hémicycle. "Ce n’est pas notre avantage, ce n’est l’avantage de personne d’avoir un groupe qui embolise le travail parlementaire et qui du coup le vide de sa substance", estime le député.

Pour essayer de se faire entendre, la droite organise un colloque mercredi matin pour alerter sur les dangers de la réforme. Et ils ont déjà prévenu : une fois le texte voté, ils saisiront le Conseil Constitutionnel.