Référendum grec : "une leçon de dignité" pour Pierre Laurent

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N. M. avec AFP , modifié à
OXI - Alors que le "non" l'emporte dimanche dans les premières tendances après le dépouillement de 50% des bulletins, les politiques sont déjà nombreux à réagir.

Alors que le "oxi" fait la course en tête dimanche dans les premières estimations du référendum grec, les réactions des hommes et femmes politique français ne se sont pas fait attendre sur Europe 1.

Pour Pierre Laurent, "une leçon pour toute l'Europe". Pour le numéro un du parti communiste français contacté par Europe 1, Pierre Laurent, "c'est une très belle leçon de dignité du peuple grec parce que les chantages n'ont pas manqué toutes des dernières semaines". Rappelant les "conditions de pression maximum" dans lesquelles s'est déroulée la consultation, il se réjouit d'une possible victoire du "non" et y voit "une leçon pour toute l'Europe". "Il est possible de dire non aux politiques d'austérité", a-t-il estimé. 

Pour Mélenchon, "ça marche pas votre affaire madame Merkel". Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle, voit dans la victoire du "non" "une très bonne nouvelle parce que les Grecs ont été soumis à une violence inouïe et totale, il n'y avait plus d'argent qui circulait", faisant référence au contrôle des capitaux instauré en Grèce depuis lundi. "Pour nous, c'est une victoire et un nouveau départ pour l'Europe", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1. "On a dit aux Grecs 'on vous prête de l'argent mais c'est uniquement pour rembourser les banques' mais on ne peut pas proposer à un peuple comme unique horizon de payer des dettes", estime-t-il. Et le cofondateur du Front de Gauche d'accuser les gouvernements allemands d'être à l'origine de l'austérité en Europe en interpellant la chancelière allemande : "ça marche pas votre affaire madame Merkel, faut trouver autre chose".

À l'extrême-droite, un "réveil des peuples". Marine Le Pen a déclaré dans un communiqué que le "non", "excellente nouvelle" par ailleurs, est un "non" "de Liberté, de rébellion". Elle avance que c'est aussi l'espérance pour le contribuable français de ne plus avoir à sortir une nouvelle fois le chéquier pour verser quelques milliards supplémentaires dans le trou sans fond de la dette grecque et de l'euro". 

Pour Nicolas Bay, secrétaire général du Front National contacté par Europe 1, le "non" "ouvre la voie au réveil des peuples à l'égard de l'Union européenne qui, à l'évidence, dessert l'essentiel des intérêts des nations européennes". "L'Union européenne se révèle profondément anti-démocratique, méprisante à l'égard des peuples et je crois que c'est aussi le message adressé par les Grecs aux institutions européennes", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1. 

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© LOUISA GOULIAMAKI/AFP

Nathalie Kosciusko-Morizet regrette le "non". La députée des Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré sur Europe 1 que, si le choix du "non" est confirmé, elle le regretterai. Elle explique cependant qu'il n'engage que les Grecs : "des déclarations de certains ministres sont préoccupantes comme si, parce que les Grecs ont dit non, il fallait que l'Europe sorte le chéquier". Elle exige donc encore des contre-parties de la part des Grecs pour arriver à un accord. Au cas où les Grecs ne remboursent pas leur dette à la France entre autres, "je trouve que François Hollande n'a pas de mandat pour imposer une nouvelle pression fiscale sur les Français qui seraient étaler sur des décennies car c'est de ça dont on parle", a ajouté la vice-présidente des Républicains. 

La Grèce doit sortir de la zone euro, juge Hervé Morin.Hervé Morin, président du Nouveau centre, a avancé un jugement plus mesuré : "si le non l'a vraiment emporté, les Grecs ont fait un choix et il leur appartient maintenant de l'assumer. Il n'appartient pas aux autres peuples européens de faire les efforts que les Grecs ne veulent pas faire". Il s'est ensuite prononcé en faveur de "la sortie de la Grèce de la zone euro qui malheureusement risque de connaître le même chaos qu'ont connus les Chiliens ou les Argentins à d'autres époques".

Et du côté des socialistes. Claude Bartolone, président socialiste de l'Assemblée Nationale, la sortie de la Grèce de la zone euro "ne peut être considérée comme une option". Il appelle à un retour des protagonistes autour de la table des négociations dès lundi et à une conférence de la zone euro "dédiée à la restructuration des dettes souveraines". "Si l'Europe s'entête dans ses dérives, les effets récessifs des politiques d'austérité continueront à produire le ressentiment populaire au sein de nombreux pays", a-t-il ajouté.