Raffarin juge le départ de Macron "désespérant"

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin soutient la candidature d'Alain Juppé en 2017.
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin soutient la candidature d'Alain Juppé en 2017. © AFP
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avec AFP , modifié à
Il y a quelques mois, l'ancien Premier ministre avait pourtant avait cité Emmanuel Macron comme possible Premier ministre d'Alain Juppé en 2017, si ce dernier était élu.

Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains) a jugé jeudi "désespérant pour les Français" le départ du gouvernement d'Emmanuel Macron, pronostiquant que François Hollande, "qui a de la culture politique", ne s'engagera pas dans la course à la présidentielle si le combat est "à l'évidence perdu".

Une manœuvre "extrêmement risquée". "Je ne veux pas être trop sévère parce que c'est quelqu'un d'estimable, mais sur le fond des choses, je trouve ça désespérant pour les Français", a déclaré sur RTL Jean-Pierre Raffarin, soutien d'Alain Juppé qui avait cité Emmanuel Macron comme possible Premier ministre du maire de Bordeaux en 2017. "Quand on est jeune et qu'on a eu la chance de se voir confier des responsabilités majeures en matière économique, se dire 'je ne peux pas agir, je rentre à la maison', c'est quelque part désespérant". "C'est désespérant et si c'est une manœuvre politique, elle est extrêmement risquée", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas quelqu'un de nul". "M. Macron a des talents, c'est évident que ce n'est pas quelqu'un de nul, il a des capacités. Mais il a engagé là une démarche qui est une démarche lourde, grave, parce que d'abord c'est la déstabilisation du président de la République", a encore estimé l'ancien Premier ministre. "Donc la question qui est posée maintenant par la manoeuvre de M. Macron est 'est-ce que le président aura la possibilité d'être candidat'". Selon Jean-Pierre Raffarin, l'ex-ministre de l'Economie "affaiblit la base politique du président de la République et un président de la République sortant ne peut pas se retrouver dans les sondages préélectoraux à des niveaux ridicules".

"Je pense qu'il faut un certain seuil pour être candidat", a-t-il jugé. "En-deça de 15% on frôle le ridicule, et le président, qui a de la culture politique, ne s'engagera pas dans un combat à l'évidence perdu", a-t-il pronostiqué.  La cote de popularité de François Hollande est repartie à la baisse, à 14% d'opinions favorables, selon un sondage YouGov publié mercredi.