Quand Simone Veil s'opposait à Nicolas Sarkozy sur le devoir de mémoire : "Inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste"

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Virginie Salmen, édité par A.H. , modifié à
En 2008, le président Nicolas Sarkozy souhaitait confier à chaque enfant de CM2 la mémoire d'un des 11.000 enfants français déportés. Une mesure "insoutenable" pour Simone Veil.

En 2008, Simone Veil avait fermement pris position contre Nicolas Sarkozy, qui souhaitait confier à chaque enfant de CM2 la mémoire d'un des 11.000 enfants français déportés. 

Une mesure "inimaginable, insoutenable, injuste". "Rien n'est plus intime que le nom et le prénom d'une personne. Et rien ne touche autant un enfant que l'histoire d'un autre enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux et les mêmes espérances que lui mais qui, à l'aube des années 40, avait le malheur de répondre à la définition de juif", avait déclaré le chef de l'Etat, un soir de février 2008, lors du dîner du Crif, le conseil des institutions juives de France.

À l'époque, Simone Veil, qui l'avait pourtant soutenu lors de la campagne présidentielle un an plus tôt, a des mots très durs pour s'opposer à ce projet : "Inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste", avait-elle réagi. "On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort", soutenait-elle.

Deux camps se forment alors : les pour, parmi lesquels l'écrivain Marek Halter, François Hollande et même Serge Klarsfeld, et les contre, ceux qui partagent la position de Simone Veil, parmi lesquels Dominique de Villepin et Jean-Luc Mélenchon.