Présidentielle : un plan B, comme Bayrou

François Bayrou a posé les bases d'une candidature à l'élection présidentielle. LOIC VENANCE / AFP
François Bayrou a posé les bases d'une candidature à l'élection présidentielle. © LOIC VENANCE / AFP
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Antonin André , modifié à
François Bayrou pourrait se déclarer candidat à l'élection présidentielle avant la fin du mois de février, afin de profiter de la situation délicate de François Fillon.

François Bayrou a quelque chose que les autres n’ont pas, en tout cas pas autant que lui : il a la foi. Le maire de Pau est habité par cette idée qu’il a un destin présidentiel. Malgré un coucou du nom d'Emmanuel Macron, qui lui a repris son nid et son espace politique en son absence, François Bayrou continue de croire cette élection peut être la sienne.

François Fillon, "sous l'influence des puissances de l'argent". Récemment, son espoir s'est nourri de l’accumulation des embûches pour François Fillon, qui sont autant de signes d’encouragement pour le candidat du MoDem. Il l'accuse à présent d'être "sous l’influence des puissances de l’argent", critiquant les relations d’affaires que François Fillon a entretenu avec l’assureur Axa par le biais de sa société de conseil. Si François Fillon était disqualifié, le plan B, ce serait Bayrou.

Dans une campagne où Emmanuel Macron n'a pas désigné son programme et où Benoît Hamon promet d'enrichir le sien après la primaire de la gauche, François Bayrou n'a pas encore évoqué les mesures qu'il appliquerait s'il devenait le prochain président de la République. Mais quand on lui demande quel serait son programme, il désigne sa tête, une manière de dire qu'il en a déjà pensé les grandes lignes.

De l'homme de morale au candidat de la vertu. Pour le reste, l'esprit général de sa probable candidature repose sur deux piliers. François Bayrou est d'abord un homme de morale : il a fait la morale à Nicolas Sarkozy, avant de voter pour François Hollande en 2012. Il sermonne aujourd’hui François Fillon, en se posant en candidat de la vertu.

Son deuxième pilier, c’est le renouveau. Mais sa stratégie risque de se heurter au "dégagisme" ambiant, qui n'a pas épargné Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande ou encore Cécile Duflot. Ministre pour la première fois en 1993, candidat potentiel à une quatrième élection présidentielle, François Bayrou pourrait faire les frais de ce renouveau qu'il appelle de ses vœux. Il s'agit là d'un argument rationnel ; François Bayrou semble préférer l'irrationnel.