Présidentielle : près de 500 votes de détenus non pris en compte, selon l'OIP

Près de 500 votes de détenus n'ont pas été pris en compte, selon l'OIP.
Près de 500 votes de détenus n'ont pas été pris en compte, selon l'OIP. © GIACOMO ITALIANO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP
Au premier tour de l'élection présidentielle, 489 bulletins exprimés par des personnes détenues n'ont pas pu être pris en compte en raison "des manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance", a dénoncé mardi l'Observatoire international des prisons (OIP). 

Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues - sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars - étaient inscrits pour voter par correspondance au premier tour de l'élection présidentielle. Selon l'OIP, 11.229 détenus ont voté le 10 avril et 489 bulletins exprimés par des personnes détenues n'ont pas pu être pris en compte.

Un vote par correspondance pour les détenus : une première

C'est la première fois que les détenus pouvaient voter par correspondance pour une élection présidentielle. Mais, a déploré l'OIP dans un communiqué, "489 voix - soit 4,4% de celles exprimées par correspondance - n'ont pu être prises en compte, en raison de manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance".

"Pour la majorité d'entre elles, la cause réside dans l'oubli de joindre l'attestation d'identité des personnes détenues", a précisé l'OIP. "Une circulaire aurait depuis été adressée aux agents afin que les dysfonctionnements identifiés ne se reproduisent pas au second tour", a indiqué l'ONG qui a suggéré notamment d'instaurer des bureaux de vote en prison.

 

Avant que ce vote par correspondance ne soit introduit, seules deux possibilités s'offraient aux détenus pour exercer leur droit : obtenir une permission de sortie pour se rendre aux urnes ou trouver un mandataire inscrit dans la même commune.

Ces deux modalités, permises depuis 1994, sont très difficiles à mettre en œuvre et ne se sont jamais traduites par des taux importants de participation. Environ 2% de la population carcérale a ainsi voté lors de la présidentielle de 2017. Contactée par l'AFP, la Chancellerie n'avait pas réagi mardi en début de soirée aux informations de l'OIP.