Chloé Morin était l'invitée d'Europe Matin lundi. 1:53
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Laura Laplaud , modifié à
À 34 jours du premier tour de l'élection présidentielle, ce grand rendez-vous démocratique pourrait bien passer au second plan. Pour la politologue Chloé Morin, invitée d'Europe Matin, le "conflit ukrainien avantage considérablement Emmanuel Macron" qui se présente désormais comme chef d'État et chef de guerre. 
INTERVIEW

"Le conflit ukrainien déplace le terrain du débat politique et avantage considérablement Emmanuel Macron" dans la course à l'Élysée 2022, a affirmé Chloé Morin, politologue, auteure du livre On a les politiques qu'on mérite. "Parce qu'il a l'expérience que ses concurrents n'ont pas, parce que l'une de ses qualités principales, telle que l'opinion lui reconnaît, est sa capacité à incarner nos intérêts à l'étranger", a-t-elle poursuivi dans Europe Matin lundi.

"Emmanuel Macron joue sur son terrain"

Interlocuteur principal de Vladimir Poutine, président du Conseil de l'Union européenne pour six mois, Emmanuel Macron se place ainsi comme chef d'État et chef de guerre. Il "joue sur son terrain" a avancé la politologue. "Cette guerre en Ukraine joue un rôle d'accélérateur dans la décantation de l'offre politique", a-t-elle précisé en faisant référence à la proximité de certains candidats à l'élection présidentielle française avec le chef d'État russe.

"Il a fait certaines victimes, Éric Zemmour a perdu quelques points depuis le début du conflit en raison de ses prises de position par rapport à Poutine", a encore observé Chloé Morin. "Et puis, sans doute aussi par rapport au fait qu'il ait dit que nous n'avions pas vocation à accueillir des réfugiés, ce qui n'a pas été compris par une partie de son électorat."

Le conflit va sans doute continuer à accélérer ce mouvement de décantation de l'offre politique. "L'incertitude est extrêmement grande puisque personne, et Macron pas plus que les autres, ne maîtrise les tenants et les aboutissants du conflit. Mais d'ores et déjà, ce que l'on peut craindre, c'est que le débat sur les autres sujets qui sont essentiels n'ait pas véritablement lieu", a-t-elle conclu.