Jean-François Copé Lille 1280
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Lionel Gougelot avec M.B. , modifié à
LE RETOUR - L'ancien président de l'UMP s'est rendu mercredi à Lille pour débattre avec des étudiants et rencontrer des sympathisants.

Les dix-huit mois de traversée du désert sont bel et bien derrière lui. Après un retour en librairie, avec la parution de son Sursaut français (éd. Stock), Jean-François Copé a renoué, mercredi, avec les déplacements de terrain. L'ancien président de l'UMP (aujourd'hui Les Républicains) s'est rendu à Lille, où il a rencontré le nouveau président du conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand. Preuve que le député-maire de Meaux est prêt à bien des concessions pour retrouver une place sur la scène politique, il est allé jusqu'à saluer la "campagne absolument héroïque" de celui qui est pourtant l'un de ses grands rivaux au sein du parti de droite.

Pain au chocolat de la paix. Jean-François Copé s'est ensuite rendu à l'Edhec (l'école des hautes études commerciales) pour un débat, organisé par l'Agora. Et son retour dans le grand amphithéâtre comble de l'école de commerce a suscité la curiosité autant que l'ironie des étudiants, l'un d'entre eux allant jusqu'à lui tendre un "pain au chocolat de la paix", comme vous pouvez l'entendre dans le reportage en haut de l'article). Si l'ancien président de l'UMP n'a pu s'empêcher de sourire à l'évocation de cette polémique qu'il avait lancée en 2012 sur l'islam en banlieue, ses échanges avec le public lui ont aussi rappelé que sa traversée du désert n'a pas effacé les mauvais souvenirs. 

Marteler son innocence. Ainsi de l'affaire Bygmalion, dans laquelle Jean-François Copé n'a pas été mis en examen mais dont l'instruction n'est toujours pas terminée. Peut-elle être gommée par un an et demi de silence médiatique ? "Peut-être que non", répond lucidement l'élu, avant de marteler son innocence. "Peut-être que si c'est vrai et que la justice le confirme, il y aura eu comme un malentendu. Sauf que j'aurais tout perdu. Sauf ma liberté de parole, que j'aurais retrouvée". Sa liberté de parole lui permet pour le moment de retourner dans le débat politique avec son thème favori, celui de la droite décomplexée. Jean-François Copé se garde en revanche de s'immiscer dans la campagne de la primaire à droite, pour lequel la question de son éventuelle candidature reste entière. "Pour l'instant, je suis bien loin de tout ça. Je vais déjà partager mes idées, puis on verra le reste."

"Il a sa carte à jouer". L'ancien président de l'UMP a terminé sa tournée nordiste dans une petite salle de la banlieue lilloise, où les sympathisants venus à sa rencontre semblaient plutôt enclins à lui donner une nouvelle chance. "Je ne sais pas s'il revient de l'enfer, mais en tout cas il a sa carte à jouer", lance l'un d'eux. "Il a son mot à dire comme les autres." Une autre juge que ce retour au terrain peut lui permettre de "retrouver une place dans la vie politique, un peu d'honneur par rapport à ce qui s'est passé". Mais tous ont bien conscience que Jean-François Copé ne sera vraiment de retour que lorsque son horizon judiciaire sera complètement dégagé.