Pourquoi le gouvernement n'est pas à l'aise avec les sanctions de soignants

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Louis de Raguenel , modifié à

Depuis ce mercredi matin, les soignants ont l'obligation de se faire vacciner contre le Covid-19. Ils devront justifier d'au moins une dose pour aller travailler. S'ils refusent, ce sera la suspension. En tout cas sur le papier. Car l'exécutif joue les équilibristes sur ce sujet, entre le besoin de lutter contre l'épidémie et le soucis de préserver des soignants déjà très éprouvés.

Ça y est, depuis mercredi matin, tous les soignants doivent être vaccinés contre le coronavirus. Sans quoi, c’est la sanction : il seront suspendus et, donc, privés de salaire. Et selon les derniers chiffres disponibles, 300.000 personnels soignants n’avaient reçu aucune dose mardi soir. Un chiffre qui pousse l’exécutif à la prudence, et peut-être à ne pas être aussi ferme qu’il le prétend.

Fermeté chez Véran, souplesse à l'Elysée

Le gouvernement, en effet, joue un numéro d’équilibriste. Face aux caméras, Olivier Véran, le ministre de la Santé, va afficher fermeté et évoquer les sanctions, en rappelant que les réfractaires étaient prévenus. Concrètement, il y aura, dans un premier temps, la mise en scène de quelques sanctions ou au contraire, de soignants qui ont fini par se faire vacciner.

Et puis, de l’autre côté, à l’Elysée, on temporise. Un conseiller du président nous explique : "On n’a pas très envie de montrer les sanctions. D’autant que l’épidémie est en train de reculer". Au sein de l’exécutif, on n’oublie pas que les soignants ont été fortement mobilisés pendant la crise, qu’ils sont mal rémunérés. Pas la peine, donc, d’en rajouter une couche.

Des levées de restrictions dans une dizaine de jours ?

Et puis on regarde de près la situation au Danemark, qui a décidé, en début de semaine, de lever toutes les contraintes, et même de se débarrasser du pass sanitaire. D’ailleurs, dans une dizaine de jours, les principaux acteurs de la gestion de la crise sanitaire en France feront le point. Et sur la table, il y a la possibilité de commencer à lever certaines restrictions. Pourquoi ne pas, dès lors, imposer des sanctions si certaines contraintes peuvent-être levées ? La question reste en suspens.

Enfin, il y a un sujet vraiment politique. Alors que Marine Le Pen essaie de s’installer en défenseur des libertés, la consigne de l’Elysée à plusieurs ministres est claire : pas question de faire passer Emmanuel Macron pour un président  liberticide.