Jacques Attali vient de publier chez Fayard "Vivement après-demain !", un essai où il imagine le monde en 2030. 5:39
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L'ancien conseiller spécial de François Mitterrand est revenu au micro d'Europe 1 sur le livre des journalistes du Monde, "Un président ne devrait pas dire ça".
INTERVIEW

Les dégâts politiques causés par la publication du livre de confidences de François Hollande, Un président ne devrait pas dire ça, continuent de se faire sentir. Ils sont de plus en plus nombreux au sein de la majorité à remettre en cause l’hypothèse d’une candidature de François Hollande en 2017. Alors que les vallsistes aimeraient voir le Premier ministre se lancer, Ségolène Royal a confié au JDD que certains socialistes souhaitaient sa candidature. "Il faut que la situation soit vraiment désespérée pour que ceux qui m’ont combattue me redécouvrent", a ironisé l’intéressée.

La valse des favoris. Pour Jacques Attali, plus de six mois avant l’élection présidentielle, tout reste possible. "On voit bien, chaque semaine, qu’un nouveau favori est en tête", relève l’ancien conseiller spécial de François Mitterrand, invité lundi du Club de la Presse d’Europe 1. "Il y a quelques semaines, c’était Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, c’est Alain Juppé. Emmanuel Macron est sorti de sa boîte. On parle aussi de Manuel Valls. Que ce soit un autre que ceux que je viens de nommer ? Pourquoi pas ? Tout est encore possible", estime-t-il.

Un auto-verbatim. Concernant le livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Jacques Attali considère que François Hollande "a fait un auto-verbatim. Il a fait lui-même son propre reportage". "Sur le principe, je ne suis pas contre", souligne-t-il avant de relever néanmoins une erreur de la part du président : "C’est de ne pas avoir exigé de le relire, pour supprimer ce qu’il pouvait y avoir de non nécessaire".

Entendu sur europe1 :
En France depuis trente ans, nous n’avons plus d’homme d’Etat

Des élections "pathétiques". "Dans trois semaines, il va se passer quelques chose et on oubliera l’existence de ce livre", estime néanmoins Jacques Attali pour qui la campagne présidentielle verse "dans l’anecdote et la comédie pure". "Les élections se passent dans les plus grands pays du monde - supposés les plus sophistiqués - d’une manière pathétique", observe cet ancien polytechnicien qui pointe également les outrances du duel Clinton/Trump outre-Atlantique.

Pénurie d'hommes d'Etat. "Le plus urgent aujourd’hui pour François Hollande, comme pour les hommes politiques à gauche et à droite, c’est de donner une vision de ce qu’ils attendent", explique Jacques Attali. "En France depuis trente ans, nous n’avons plus d’homme d’Etat, seulement des hommes politiques qui veulent le pouvoir. On se demande d’ailleurs pourquoi ils veulent le pouvoir, parce qu’ils n’en font rien", déplore-t-il.

La France de 2030. Malgré ce constat, Jacques Attali, qui vient de publier chez Fayard Vivement après-demain !, un essai où il imagine le monde en 2030, veut rester positif : "Je pense que la France peut aller beaucoup mieux et peut devenir la première puissance de l’Europe en 2030", assure-t-il. "Il y a des choses à faire. Il ne faut pas se contenter d’attendre et de penser que Zorro va arriver pour nous sauver !"