Pour Dati, la rétention de fichés S est moins "contraire à l'État de droit"que celle de mineurs

Rachid Dati a critiqué une "gargarisation de l'État de droit", vendredi, sur LCP.
Rachid Dati a critiqué une "gargarisation de l'État de droit", vendredi, sur LCP. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancienne garde des Sceaux a critiqué une "gargarisation de l'État de droit", vendredi, sur LCP. 

L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati a repoussé vendredi les critiques sur la proposition de certains à droite, dont Nicolas Sarkozy, de centres de rétention pour certains individus fichés "S". "Un étranger en situation irrégulière avec des enfants, vous pouvez le mettre en centre de rétention, pourquoi quelqu'un qui est potentiellement dangereux, nous ne pourrions pas le retenir ou le contraindre à se déradicaliser dans un centre adapté ? (...) Nous serions au contraire dans un État de droit dans les centres de rétention où il y a des mineurs ? (...) Ça c'est contraire à l'État de droit", a-t-elle affirmé à LCP

"Des centres où nous avons des contraintes". Cette conseillère politique du candidat Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite a critiqué une "gargarisation de l'État de droit", estimant qu'"à chaque fois, on nous oppose l'État de droit". "Quelqu'un qui est potentiellement dangereux contre qui nous avons des éléments probants, alors là, pour lui, il faut le laisser en liberté ?", s'est-elle agacée. Auteure d'un rapport en 2015 sur la prévention de la radicalisation pour le Parlement européen, elle a considéré qu'"il faut s'inspirer de ce qui existe en Europe". "Il faut des centres où nous avons des contraintes, où nous contraignons ceux que nous suspectons en tous les cas de radicalisation, ceux qui sont à l'extérieur fichés S, sur lesquels nous avons des éléments probants contre eux", a-t-elle insisté.

Le "concept du centre de loisir". Rachida Dati a aussi épinglé Manuel Valls, estimant qu'"à chaque fois qu'il donne une interview, il dit 'nous allons en créer un' (NDLR: centre de déradicalisation) et ça n'existe pas". Elle voit dans les propositions du Premier ministre le "concept du centre de loisir": "Vous pensez que Monsieur Abaaoud ou les terroristes que nous avons eus lors du 13 novembre dernier vont venir sonner à la porte en disant : 'Je crois que j'ai un petit souci de radicalisation, est-ce que vous pouvez m'aider ?'", a-t-elle ironisé.