Philippot met en scène son duel contre le Qatar

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Caroline Roux et L.H. , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Le numéro deux du Front national veut tenter de piéger ses adversaires politiques sur le sujet.

Sous le coup d'une plainte en diffamation déposée par le Qatar après ses déclarations sur un supposé financement du terrorisme, Florian Philippot contre-attaque. Le numéro deux du Front national va tenter de piéger ses adversaires sur ce sujet. Il veut obliger les politiques de droite et de gauche à clarifier leur position sur le Qatar et à choisir leur camp.

Un coup politique. Pour cela, le député européen vise un coup politique. Il veut forcer les députés français à demander la levée de son immunité parlementaire. Ce sera selon lui l’occasion de voir si les élus choisissent de défendre le Qatar ou Florian Philippot.

Le numéro deux du FN ne se fait toutefois aucune illusion : il est persuadé qu’il sera lâché par la classe politique. Ainsi, jeudi matin, Anne Hidalgo a estimé que le Qatar était fondé à attaquer Philippot en justice. "Je pense que s'ils se sentent insultés, ils ont raison d'avoir recours au droit", a déclaré la maire socialiste de Paris sur RTL. En remerciant au passage le propriétaire qatari du PSG pour ce qu'il a fait pour le club de football de la capitale.

Pour seul commentaire, Florian Philippot se contente de citer la phrase de François Mitterrand sur l'argent "qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes". Surjouant son indignation, le vice-président du FN se demande tout haut où sont les intellectuels pour défendre la liberté d’expression, ou encore si Berlin va porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour son livre Le hareng de Bismarck, une charge en règle contre l'Allemagne.

Pas de rendez-vous avec Hollande. Pour parfaire la séquence, Florian Philippot a écrit mercredi une lettre à François Hollande. Il demande au chef de l'Etat une "audience" à propos des "attaques contre la liberté d'opinion en France par des despotes étrangers", selon ses termes. A l'Elysée, on répond qu'un tel rendez-vous n'est pas prévu pour le moment, ce qui ressemble clairement à un non. Il faut dire que personne n'est pressé de venir en aide à celui qui ciblent "l'UMPS" - et désormais "l'RPS" - à longueur d'interviews.