Elysee macron hollande poignee mains passation pouvoir 1280 x 640 Capture d'écran France 2. 4:32
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Paul Poudade, ancien chef du protocole sous Jacques Chirac, revient sur le rôle de ce rouage essentiel de la machine élyséenne.

"Valéry Giscard d'Estaing avait décidé d'arriver à pied, refusé de porter le grand collier de la légion d'honneur, se l'était juste fait présenter et la tradition s'est maintenue. Il avait déposé la gerbe et rallumé la flamme du soldat inconnu en partie en voiture et en partie à pied. Le protocole, c'est à double tranchant. Il y a un cadre que définit le chef du protocole et le président dit j'aimerais qu'on modifie ceci ou cela", raconte Paul Poudade, ancien chef du protocole sous Jacques Chirac de 2001 à 2004, au micro d'Europe 1.

A la minute près. Dans le cas de la passation de pouvoir qui se tient dimanche, quelques variations peuvent donc survenir. "Tout est organisé à la minute près mais ça peut changer. Un protocole est établi, mais le protocole c'est le président de la République qui le décide. Si Emmanuel Macron décide d'aller un peu plus vite ou de ralentir un peu, c'est à sa discrétion", raconte Paul Poudade.

"Quand il entre dans la cour de l'Elysée, sa voiture va s'arrêter et il va passer devant la garde républicaine. Et ensuite, il sera accueilli par le chef du protocole qui l'introduit auprès du chef de l'Etat en le guidant de la main. La deuxième phase, c'est l'entretien du président qui s'en ira et du président qui est élu, soit dans un salon soit plus généralement dans le bureau du président de la République.", poursuit-il.

Accord sur les différentes étapes de la cérémonie. Mais, en amont, les secrétaires généraux ont bâti un canevas très précis : "pendant toute la semaine de préparation avant l'investiture, vous avez les deux secrétaires généraux, celui qui s'en va et celui qui vient d'être nommé, qui se sont consultés et mis d'accord sur les différentes étapes de la cérémonie", explique Paul Poudade.

Voir la politique en train de se faire. L'ancien chef du protocole n'a pas oublié cette anecdote survenue dans sa carrière lors d'une visite de George W. Bush en France : "lors de l'arrivée du président Bush en Normandie, il avait décidé d'arriver avec son avion privé. Ce qu'on n'avait pas prévu, c'est qu'il pleuvrait à Paris et que les voitures blindées américaines rouleraient sur des pavés mouillés : il est arrivé avec du retard. Si Bernadette Chirac et Jacques Chirac avaient eu des revolvers à la place des yeux ils m'auraient fusillé car ils étaient sous la pluie", s'est-il remémoré. "Vous ne faites pas la politique mais vous la voyez se faire. Vous organisez la pratique de la politique, et notamment la politique étrangère.", a-t-il conclu.