Nicolas Sarkozy Nîmes 1280
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Aurélie Herbemont avec Margaux Baralon , modifié à
RETOUR AUX SOURCES - Le président des Républicains était mercredi soir à Nîmes pour un meeting devant des militants.

Il avait promis de livrer "sa vérité", "sur [ses] erreurs comme sur [ses] réussites". Mais mercredi soir, lors d'un meeting à Nîmes, Nicolas Sarkozy s'est plutôt concentré sur ses réussites. Pas une erreur à l'horizon du discours du président des Républicains, qui a préféré se vanter d'avoir le premier parti de France, d'avoir remporté sept régions aux dernières élections et d'avoir vu, avant tout le monde, que le système Schengen n'était plus adapté à l'Union européenne. Pour l'un de ses proches, il est "normal" que l'heure de l'autocritique n'ait pas encore sonné : Nicolas Sarkozy ne s'adressait, ce soir-là, qu'à des militants.

"J'aime la France". Pour avoir droit à un inventaire plus complet, les Français attendront donc lundi et la parution de son livre, La France pour la vie (éd. Plon). Si Nicolas Sarkozy s'est gardé de toute allusion directe à l'ouvrage, il en a néanmoins fait la promotion avec un sens de l'anaphore qui n'est pas sans rappeler celui de son successeur à l'Elysée. "J'aime la France. J'ai la France en moi. Je n'y peux rien", a-t-il déclaré sous les applaudissements. "J'aime la France. Parce que la France, pour moi, c'est une référence. J'aime la France. Parce que la France, pour moi, a un message universel. J'aime la France. Parce que notre histoire est faite de tellement de hauts et de bas. La France n'est pas finie, la France n'est pas fichue."

"J'ai besoin de vous". Et l'ancien président de lancer, à la fin de son discours, le "j'ai besoin de vous" qui concluait déjà tous ses meetings de campagne en 2012, lorsque les sondages le donnaient perdant. Avec, sûrement, l'espoir que Nîmes lui porte autant chance que par le passé. C'est déjà dans la préfecture du Gard que Nicolas Sarkozy avait lancé sa campagne victorieuse de 2007. Là encore qu'il avait, en 2014, donné son dernier meeting avant d'être élu à la présidence des Républicains.

Indispensable inventaire. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy n'est pourtant pas encore officiellement candidat à la primaire de la droite. Mais il prépare le terrain, notamment avec ce fameux inventaire, qui n'est pas sans susciter des railleries au sein de son propre camp. Invité sur Europe 1 jeudi, François Fillon a ainsi rappelé que l'ancien président avait longtemps refusé de faire son autocritique. "Cela fait trois ans que j'explique ce que l'on a réussi ou pas réussi", a pointé l'ancien Premier ministre. "On me l'a beaucoup reproché, Nicolas Sarkozy le premier. Il paraît qu'il ne fallait pas faire l'inventaire... C'est moi qui avais raison et je m'en réjouis." Si le président des Républicains ne peut plus faire l'impasse sur cet inventaire, c'est aussi parce que même les militants sarkozystes l'appellent de leurs vœux. Il faut "revoir Schengen", exige l'une d'entre eux. "Il n'en a pas assez fait, il aurait dû supprimer les 35 heures", abonde un second. Pour un troisième sympathisant, Nicolas Sarkozy "ne peut pas repartir s'il n'explique pas. Il y a forcément un travail d'introspection et de remise à plat" à faire.

Confession télévisuelle. Le véritable mea culpa de l'ancien chef de l'Etat devrait commencer avec une confession télévisuelle, dimanche, dans l'émission Sept à Huit sur TF1. Un format visiblement à la mode pour les come-back à droite. Son prédécesseur à la tête des Républicains, Jean-François Copé, est passé mardi dernier sur Le Divan de Marc-Olivier Fogiel, sur France 3. Reste à savoir si cette stratégie médiatique sera payante pour Nicolas Sarkozy, qui peine pour l'instant à convaincre. Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 69% des Français estiment que l'ancien chef de l'Etat "ne sait pas reconnaître ses erreurs". Près des deux-tiers (63%) assurent en outre "ne pas regretter" le temps où il était à l'Elysée.