Nicolas Sarkozy reprend l'oriflamme de l'identité nationale

nicolas sarkozy 640x640
"En France, on a le droit de critiquer les religions", a également déclaré le président du parti LR. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Lors d'un meeting dans le Nord mercredi, Nicolas Sarkozy a renoué avec son thème de campagne favori, la défense de l'identité nationale et de l'autorité de la Nation.

Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a appelé mercredi soir, lors d'un meeting à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord, le "peuple de France" au "réveil de la Nation". Surtout, il a renoué dans son discours avec son thème de campagne favori, la défense de l'identité nationale et de l'autorité de la Nation mis à mal par le "renoncement des élites".

Un discours fondateur. Dès ses premiers mots, l'ancien chef de l'Etat a donné le ton de ce qui sera sa candidature, toujours non déclarée, pour l'investiture présidentielle à droite, déclarant : "Je suis Français, vous êtes Français, nous sommes Français, c'est une chance, c'est un privilège !". "La France c'est un corps, c'est un esprit, c'est une âme", a-t-il clamé, en vantant "l'amour charnel de la patrie". "Ce n'est pas un discours politique", a tenu à préciser Nicolas Sarkozy au milieu de son discours, "mais le résultat d'une maturation", le discours de "toute une vie politique".

"L'immigration massive et le communautarisme ont créé une prise de conscience". "L'immigration massive et le communautarisme ont créé une prise de conscience du fait qu'il y avait quelque chose qui ne tournait plus rond en France" et si "cela ne gêne pas nos prétendus progressistes, cela gêne le peuple", a affirmé Nicolas Sarkozy, devant environ 800 personnes, dont une quarantaine de parlementaires. Selon lui, "la prise de conscience est aussi née de la confrontation avec un islam identitaire. Je ne parle pas de l'islam que l'on confesse dans l'intimité de la vie privée. Je parle de l'islam militant qui se présente à nous comme un bloc et qui impose à ses fidèles des règles de vie contraignantes". "Cette double confrontation à une immigration massive et communautarisée et à un islam intégriste minoritaire a souligné par contraste la dissolution de nos liens, l'affaiblissement de nos institutions, la remise en cause de nos modes de vie", a-t-il insisté.

" Je suis Français, vous êtes Français, nous sommes Français, c'est une chance, c'est un privilège ! "

La France doit être "respectée" par "ceux qui veulent y vivre". Pour l'ex-chef de l'Etat, il faut "nommer les choses sans détour. Nommer le réel. Dire que la France est un pays d'empreinte et de tradition chrétiennes, un pays qui est né du baptême de Clovis il y a plus de 1.500 ans. Un pays d'églises, de cathédrales, d'abbayes, de calvaires. Un pays dont tant de grands philosophes furent des penseurs chrétiens". "Les chrétiens ne gouvernent pas la France, c'est cela la séparation de l'Eglise et de l'Etat", mais "c'est un pays chrétien dans sa culture et dans ses mœurs. C'est un pays ouvert, accueillant, tolérant et c'est ce pays que doivent respecter ceux qui veulent y vivre".

"On a le droit de critiquer les religions". "Je suis chrétien. Les plaisanteries de mauvais goût contre l'Eglise ne me font pas rire. Mais je suis Français : je me battrai pour qu'on ait le droit de faire ces caricatures. Ce qui est vrai du catholicisme est vrai de l'islam. Je n'accepte pas cette police de la pensée qui, sous prétexte d'islamophobie, voudrait restaurer le délit de blasphème. En France, on a le droit de critiquer les religions", a-t-il également déclaré. "Le peuple veut qu'on soit intraitable sur nos valeurs (...) Battons-nous pour la France parce que la France nous dépasse", a-t-il dit.

"La France restera-t-elle la France ?" Dans un discours dont il soigneusement suivi le texte, Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou : "La France n'est-elle pas en train de se dissoudre, de s'effacer, de disparaître à coup de renoncement, de lâcheté, de reculs, de démissions ? (...) La France restera-t-elle la France ?". Nicolas Sarkozy avait déjà développé ce thème lors de sa campagne victorieuse de 2007 et récidivé en 2012 sous l'influence de son conseiller Patrick Buisson en liant systématiquement cette problématique à l'immigration. Il entend en faire cette fois un axe majeur de sa compétition avec Alain Juppé, toujours en tête des sondages pour la course à la primaire de droite, quitte à s'exposer une nouvelle fois aux accusations de marcher sur les plates-bandes du Front national.

>> Nicolas Sarkozy est l'invité exceptionnel de la matinale d'Europe 1 jeudi, dès 7h30.