NDDL : Le Maire espère que l'indemnisation de Vinci sera "la plus réduite possible"

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A.H. , modifié à
Après une première séance de discussions avec le patron de Vinci, jeudi, Bruno Le Maire se dit confiant dans l'obtention d'un accord satisfaisant pour l'Etat, comme pour le groupe.
INTERVIEW

La décision est prise. Maintenant, place aux calculs. En abandonnant officiellement le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, l'exécutif s'est de fait engagé à indemniser le groupe Vinci, qui devait construire et exploiter l'aéroport. Les rapporteurs de la médiation sur ce projet avaient estimé qu'un abandon pourrait contraindre l'Etat à verser au groupe jusqu'à 350 millions d'euros d'indemnités. Mais ce montant est encore très incertain.

Des coûts "vertigineux"… en 50 ans. Depuis mercredi, plusieurs responsables de droite, parmi lesquels Eric Woerth, appellent le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, à rendre publics les coûts directs et indirects de l'abandon du projet d'aéroport. Pour l'intéressé, invité de la Matinale d'Europe 1 vendredi, ce sont ces 50 années de tergiversations sur le dossiers qui ont généré "des coûts vertigineux". "La décision qui a été prise permet d'éviter de s'engager dans cette impasse", défend-il. 

Des discussions "constructives" avec Vinci. "Ensuite, il faut indemniser Vinci. J'ai reçu hier avec Elisabeth Borne (ministre des Transports) le président de Vinci. Nous avons commencé les discussions. Je suis convaincu que nous trouverons un accord dans l'intérêt des deux partis. Les discussions d'hier étaient constructives. J'ai bon espoir que nous trouverons un accord en bonne intelligence avec Vinci, et que la facture - parce que c'est mon espoir en tant que ministre de l'Economie - soit la plus réduite possible pour le contribuable", a-t-il assuré. Comme Benjamin Griveaux la veille, Bruno Le Maire a balayé le chiffre avancé d'une indemnisation s'élevant à plus de 300 millions d'euros. "J'espère que nous serons loin des chiffres que j'entends ici ou là, qui sont assez fantaisistes", dénonce le ministre. 

Transparence dans la négociation. Vinci a des intérêts dans des infrastructures existantes, comme à Nantes-Atlantique. Quant à savoir si le groupe va conserver la concession de cet aéroport, Bruno Le Maire reste évasif. "Aucune décision n'a été prise pour le moment. On discute. Tout est sur la table pour trouver un accord de gré à gré, en bonne intelligence, qui réduise le plus possible la facture pour le contribuable", a martelé le ministre. Répondant directement à la demande d'Eric Woerth, Bruno Le Maire a assuré : "On publiera de manière très transparente le résultat de la négociation avec Vinci. Il n'y a pas de doute là-dessus. La transparence fait partie de mon ADN."

Rassurer le tissu économique local à NDDL. Le ministre de l'Economie s'est par ailleurs engagé "personnellement" à veiller au développement économique du Grand Ouest. L'annonce de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes a déclenché une vague de mécontentement parmi de nombreux élus locaux, estimant que la région était "abandonnée" par l'exécutif. Bruno Le Maire, qui se dit "très attaché à cette région", assure "comprendre l'inquiétude". "Il y a effectivement une interrogation sur l'enclavement d'une partie de la Bretagne. Je connais ces préoccupations et nous allons y répondre", promet-il. "Des engagements ont été pris sur le développement de Nantes-Atlantique, des lignes ferroviaires, sur le liaison avec l'aéroport Charles-de-Gaulle. Ces engagements devront être tenus. Comme ministre de l'Economie, je suis prêt à recevoir tous les acteurs économiques de la région".

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