Migrants évacués : pour Pierre Laurent, "c'est l'Etat qui est défaillant"

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Pour le patron du Parti communiste, l'Etat n'offre aucune perspective aux migrants.
INTERVIEW

Plusieurs dizaines de migrants ont été délogés lundi après-midi par les forces de l'ordre, sous les cris d'une quarantaine d'élus et de militants venus clamer leur "solidarité avec les réfugiés". Sur Twitter, Pierre Laurent s'est dit "révolté" par le comportement du Premier ministre Manuel Valls "qui envoie la force publique contre les réfugiés de la halle Pajol". Le patron du Parti communiste est revenu sur cet incident mardi matin sur Europe 1.

"Une espèce d'acte d'autorité sans perspective pour les migrants". "Je trouve incroyable que l'on ne soit pas capable de régler avec plus d'humanité des situations de ce genre. Tout le monde travaillait pour trouver des solutions, les associations, les élus locaux, la mairie de Paris et là, c'est une intervention brutale, une espèce d'acte d'autorité sans perspective pour les migrants, qui continuent d'errer dans les rues de Paris", a-t-il déclaré.

"Paris est capable, avec l'aide de l'Etat, d'accueillir ces migrants". En une semaine, c'est la troisième évacuation et le préfet de police assure appliquer la loi car ces campements troublent l'ordre public. "Personne ne souhaite que ces campements perdurent, mais il faut traiter ces solutions avec humanité. Des élus de la ville de Paris proposent que l'on trouve des lieux d'accueil pérennes qui permettraient à ces migrants de faire des démarches, car beaucoup relèvent du droit d'asile. Paris est capable, avec l'aide de l'Etat, d'accueillir ces migrants. Mais actuellement c'est l'Etat qui est défaillant. C'est vrai pour les migrants, mais ça l'est aussi pour les mineurs isolés, très nombreux dans les rues d'Ile-de-France, ou les roms". Et d'ajouter : "quand on fait une évacuation policière comme cela, on brise la relation de confiance et on empêche les associations de travailler".

"Oui" aux quotas. La commission Juncker a proposé une répartition européenne des efforts financiers et de l'accueil des migrants. Pour la France, ce serait 9.200 réfugiés en deux ans. Le patron des communistes est-il d'accord ? "Oui, absolument, la France est capable de faire un effort en la matière qui parfaitement acceptable pour le pays. Je pense même que l'on peut aller au-delà."

"Je suis prêt à assumer mes responsabilités". Quant à son éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, Pierre Laurent ne dit pas non, bien au contraire : "il va y avoir une discussion. Cela fait partie des possibilités. Moi, je suis prêt à assumer mes responsabilités. Il faut un candidat à gauche qui soit alternatif à la politique menée par François Hollande et Manuel Valls".

>> Retrouvez l'intégralité de cet entretien en vidéo :


Laurent : "L'Etat ne met pas les moyens...par Europe1fr