Michèle Alliot-Marie : "Je ne suis pas sûre que la droite se soit tellement rassemblée"

Michèle Alliot-Marie était l'invitée du Club de la presse, lundi.
Michèle Alliot-Marie était l'invitée du Club de la presse, lundi. © EUROPE 1
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T.M. , modifié à
L’ancienne ministre est revenue lundi sur Europe 1 sur les raisons qui l’ont poussée à se porter candidate à l’élection présidentielle sans passer par la primaire de la droite.

Michèle Alliot-Marie est-elle la candidate de la division ? C’est ce qu’avait laissé entendre le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, le mois dernier. "Comment pourrait-elle se désolidariser de sa famille politique pour tenter une aventure individuelle ? Cela serait dommage pour elle, et pour nous tous." "Je ne pense pas qu’il s’agisse de division", répond aujourd’hui sur Europe 1 l’ancienne ministre, qui lance sa campagne de demande de signatures.

"La primaire est contraire à l'esprit de la 5ème République". Après plusieurs semaines de teasing, Michèle Alliot-Marie a officialisé sa candidature à l’Élysée début décembre. Sans passer, donc, par la primaire de la droite. "Premièrement parce que la primaire est contraire à l’esprit des institutions de la 5ème République. Je l’ai toujours dit", explique l’ex-patronne du RPR, de 1999 à 2002. "La 5ème République veut que le président de la République soit au-dessus des partis, qu’il puisse être le recours pour tous les Français, quel que soit leur idéologie. S’il devient le représentant d’un parti ou d’un groupe de partis, il ne répond pas à cette idée d’être au-dessus", continue-t-elle. 

"Deuxièmement, j’avais dit également que la primaire, qui était sensée réunir tout le monde, risquait d’être en fait une occasion de division et que nous allions voir des surenchères des uns et des autres qui amènent ensuite les candidats soit à se dédire, soit à se renier." Un pronostic qui se confirme aujourd'hui, selon elle. "Je ne suis pas sûr que la droite se soit tellement rassemblée, puisqu’on envisage, alors même que des centristes ont participé à la primaire, qu’il y ait une autre candidature centriste", lance MAM, en référence à François Bayrou, notamment, qui entretient toujours le suspense quant à sa volonté de se lancer dans la course.

Avec François Fillon, nous devons avoir deux conceptions différentes du gaullisme.

"Le gaullisme n'est pas un effet de mode". Tout en se défendant de vouloir critiquer François Fillon, Michèle Alliot-Marie entend donc confronter avec lui son idée de la France, en avril prochain, alors que les deux se revendiquent du gaullisme. "Nous devons avoir deux conceptions différentes", lâche-t-elle. "Je trouve dans le programme qu’il présente beaucoup de libéralisme, qui ne me paraît pas non plus faire la place nécessaire à l’aspect social du gaullisme et au rôle de l’État. Le gaullisme, aujourd’hui, est revendiqué par beaucoup. Il y a une sorte d’effet de mode. Mais je pense que le gaullisme n’est ni un effet de mode ni une nostalgie", assure celle qui a été la première femme à occuper toutes les fonctions régaliennes au sein de l’État.

Assurée d'avoir les 500 signatures ? "A priori, oui". Michèle Alliot-Marie est en tout cas confiante quant à sa capacité à réunir les fameuses 500 signatures. "Sur 36.000 élus, il doit y en avoir un certain nombre qui pensent que je suis apte à représenter les idées que je porte pour la France et les Français". Et, à la question 'êtes-vous sûre de les avoir ?", MAM répond : "a priori, oui. Je ne pense pas que cela pose de problème."