Mélenchon : avec le Congrès, "Macron franchit un seuil, celui de l’hyper-présidentialisation"

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Mélenchon et les élus de la France insoumise sont dans une opposition frontale au chef de l’Etat, accusé "d’hyper-présidentialisation".

"Macron opère un coup de force institutionnel" qu’ils refusent de cautionner. Les députés du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale n'iront donc pas au Congrès convoqué par Emmanuel Macron à Versailles lundi, à la veille du discours de politique générale du Premier ministre, a annoncé jeudi leur président, Jean-Luc Mélenchon. Interrogé dans le Journal du Dimanche sur les raisons de ce boycott, le député de Marseille s’explique.

"Il vient, dicte sa ligne et s’en va. Il franchit un seuil". "Le choix du Président est-il républicain ? Il opère un coup de force institutionnel en s’exprimant sans débat et sans vote, la veille du discours de politique générale du Premier ministre et du vote de l’Assemblée. Il vient, dicte sa ligne et s’en va. Il franchit un seuil. Celui de l’hyper-présidentialisation sur le mode pharaonique de sa parade devant la pyramide du Louvre le soir de sa victoire. Là-dessus, les députés sont convoqués, sans limite de temps, en session extraordinaire tout l’été et nous avons quatre jours pour déposer des amendements sur les ordonnances qui renversent tout l’ordre public social. Notre seul moyen de protestation est de briser la chaîne du consentement. Nous ferons un rassemblement demain soir (lundi, Ndlr) à 18 h 30 place de la République. Nos députés insoumis y diront quelques mots", explique-t-il dans le JDD.

"Un coup d’État social s’annonce avec la loi travail par ordonnances". Avant de justifier cette volonté de manifester, déjà : "certains voudront dénaturer le sens de notre cri d’alerte. Mais c’est un acte très politique. Un coup d’État social s’annonce avec la loi travail par ordonnances et un coup de force institutionnel avec ce Congrès. La pratique pharaonique d’Emmanuel Macron crée une situation asphyxiante pour tout le monde, y compris ses propres partisans et surtout son Premier ministre."

Et de conclure : "L’opposition sera globale et frontale. Mais surtout nous serons une opposition qui argumente et propose afin de convaincre. Le pays nous écoutera".

Le discours d’Emmanuel Macron au congrès à Versailles le 3 juillet 2017