"Macron donne une image différente et renouvelée de la France"

Pour Michel Duclos, le "casting" politique français est pour beaucoup dans le classement de The Economist (photo d'illustration).
Pour Michel Duclos, le "casting" politique français est pour beaucoup dans le classement de The Economist (photo d'illustration). © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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M.L , modifié à
Michel Duclos, conseiller spécial à l'institut Montaigne, commente pour Europe 1 le classement du quotidien anglo-saxon The Economist, qui consacre la France comme pays de l'année 2017. 
INTERVIEW

La bonne nouvelle est tombée à quelques jours du réveillon : selon le quotidien anglo-saxon The Economist, la France est le pays de l'année 2017. Selon le conseiller spécial à l'institut Montaigne Michel Duclos, invité d'Europe 1 dimanche, cette première place peut être directement attribuée au changement politique en cours dans l'hexagone.

"Une image différente et renouvelée". "C'est un journal qui est particulièrement sévère d'habitude avec la France", explique le spécialiste. "Je crois que si ce journal et d'autres dans le monde anglo-saxon portent ce jugement, c'est évidement du fait de l'élection d'Emmanuel Macron. C'est une question de casting. Ce qu'ils voient dans Macron, c'est à la fois celui qui a stoppé le populisme - ça satisfait les démocrates aux Etats-Unis ou les gens de gauche en Europe - et c'est aussi celui qui paraît capable de mener des réformes que la France a évité de faire depuis 30 ans - ça plait aux hommes d'affaires, aux gens de droite, au parti républicain aux Etats-Unis", poursuit-il. "Cette combinaison des deux plus le style du personnage donnent une image différente et renouvelée de la France."

"Pas le Français casse-pieds". Mais pour Michel Duclos, Emmanuel Macron "bénéficie aussi du fait qu'en face de lui le casting est à la baisse". "Nous avons un Premier ministre britannique et un Chancelier en Allemagne qui connaissent des périodes d'éclipse et à Washington, c'est un peu comme si le Sacré Collège avait élu un pape qui remettait en cause beaucoup de dogmes de l'église catholique.... Ce déphasage fait que Macron apparaît non seulement comme l'homme neuf, énergique et qui a des idées, mais en plus comme un homme raisonnable qui défend les causes communes." Et de conclure : "Ce qui épate les Anglo-saxons, c'est que le président est capable de s'opposer à Trump, mais qu'en même temps il est capable de lui parler. Ce n'est pas l'opposant systématique ronchon, le Français casse-pieds, c'est quand même quelqu'un de constructif."