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M.B. , modifié à
BONNE ANNÉE - Invité sur Europe 1 jeudi, l'historien Jean Garrigues a pointé le contexte exceptionnel dans lequel François Hollande allait devoir adresser ses vœux de fin d'année aux Français.
INTERVIEW

Un "exercice millimétré". C'est ainsi que Jean Garrigues, historien spécialiste de l'histoire politique, résume au micro d'Europe 1 ce qui attend François Hollande jeudi soir, lorsqu'il va lui falloir adresser ses vœux aux Français. "Des vœux en état d'urgence, c'est exceptionnel", rappelle-t-il. "Ces circonstances particulières donnent aux propos de François Hollande un relief particulier."

Un discours de "père de la nation". Pour l'historien, le chef de l'Etat s'apprête à se livrer à un exercice d'équilibriste, "avec de la compassion, mais aussi de la détermination". D'un côté, "il doit montrer qu'il a compris la souffrance, la douleur nationale de 2015", explique Jean Garrigues. De l'autre, il lui faut aussi montrer qu'il est "prêt à prendre en charge la situation sur le front extérieur et à l'intérieur". A ce moment là, le président se présente comme "le père de la nation, celui qui protège contre le terrorisme". Sans oublier que 2016 est la dernière année complète de quinquennat, et que François Hollande se place donc dans la perspective d'une élection présidentielle.

Une mise en scène soignée. Alors que son discours devait, au départ, se concentrer sur la problématique de l'emploi, le chef de l'Etat a finalement décidé de se concentrer sur les thématiques de sécurité et de défense. Un bon choix, selon Jean Garrigues. "Son intérêt politique est de rester sur une idée de chef et d'unité nationale", estime-t-il. La mise en scène a d'ailleurs été pensée en ce sens, puisque le président s'exprimera depuis le salon Napoléon III de l'Elysée, d'où il avait déjà pris la parole après les attentats de janvier, puis ceux du 13 novembre. "Cela marque bien cette volonté de rester sur la ligne de protection des Français", note Jean Garrigues. Pour lui, la dramatisation particulière autour de ces vœux devrait entraîner un regain d'intérêt des Français.