Le rassemblement au Trocadéro de Fillon, "une démarche de totale irresponsabilité", d'après Benoît Hamon

Benoît Hamon crédit : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP - 1280
Benoît Hamon regrette que le débat d'idées soit impossible à cause de l'affaire Fillon © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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Théo Maneval avec M.R. , modifié à
Le candidat de la gauche dénonce la prédominance de l'affaire Fillon dans le débat public, au détriment du débat démocratique.
INTERVIEW

Malgré les défections et les pressions, François Fillon persiste. Dans une vidéo diffusée sur Twitter vendredi soir, il appelle ses partisans à résister et à venir nombreux dimanche au rassemblement de soutien organisé place du Trocadéro, à Paris. Un rassemblement présenté dans un premier temps comme une manifestation contre les juges, ce que dénonce le candidat du Parti socialiste Benoit Hamon au micro d'Europe 1 samedi.

"C'est très grave". Pour le candidat de la gauche, cet appel au rassemblement de soutien est en opposition avec les valeurs d'indépendance de la justice que devrait véhiculer un potentiel futur président de la République. "C'est très grave. On est dans une démarche de totale irresponsabilité quand on prétend exercer la fonction de président de la République, de gardien de l'indépendance de la justice. Ça en dit long sur le président que serait François Fillon. Le fait d'en appeler à la rue contre les juges en dit long sur l'homme qu'il est et qu'il est devenu par l'épreuve."

"Nous n'arrivons pas à organiser le débat de cette élection". L'affaire des emplois fictifs présumés de l'épouse de François Fillon occupe désormais une grande place dans l'actualité politique. Une dominante que dénonce Benoît Hamon. "Mais ce qui est insupportable, c'est que je veux parler de service public, on me répond 'Fillon', je veux parler entrepreneuriat, on me parle de 'Fillon et les affaires"... Nous n'arrivons pas à organiser le débat de cette élection présidentielle. Il n'arrive pas à éclore."

"On retiendra ceux qui proposent et ceux qui font des manifestations contre les juges". "Au bout du compte, on reste sur l'écume de la vague, là où on devrait parler de déserts médicaux, de fonctionnaires en catégorie C, de banlieues, d'école... Et tout cela à cause d'une affaire qui aujourd'hui sature le débat démocratique. C'est dur d'être positif. Mais on retiendra ceux qui proposent et ceux qui font des manifestations contre les juges."