En augmentant le salaire des aides à domicile, le gouvernement a empiété sur l'une des prérogatives des départements. 1:27
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Jean-Rémi Baudot? édité par Romain David
Les Conseils départementaux peinent à entériner l'augmentation pour les aides à domicile voulue par l'Etat, alors que ce sont les collectivités qui financent ces salaires. Certains élus veulent attendre les élections régionales, qui pourraient être reportées après juin, avant de débloquer les sommes demandées.
DÉCRYPTAGE

Alors que l'on devrait savoir cette semaine si les élections départementales et régionales se tiendront en juin ou seront reportées une nouvelle fois, l’approche de ce scrutin bloque un certain nombre de décisions. C’est le cas de l’augmentation des salaires des aides à domiciles, le gouvernement ayant promis une hausse de 13 à 15% à partir du 1er octobre, soit 200 à 300 euros de plus pour des centaines de milliers de professionnels. Mais pour le moment, les départements, qui financent ces emplois, font de la résistance.

Cette promesse de hausse de salaire a été faite par l'Etat, or il ne s'agit pas de sa compétence. Mais, avec le soutien des partenaires sociaux, l'exécutif a pu faire voter dans le budget 2021 une rallonge de 200 millions d’euros par année pleine. Le problème, c’est que, en théorie, ces emplois sont financés par les départements. "Ils savent que c’est une demande des familles et des électeurs mais ils rechignent à se faire tordre le bras", décrypte l’entourage de Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l'Autonomie. Les salaires des professionnels à domicile, infirmières ou aides-soignantes, n'ont pas bougé depuis 20 ans.

L'Elysée pressé de mettre en avant le bilan social d'Emmanuel Macron

"On nous demande encore plus d’argent mais on finance déjà le RSA qui explose avec la crise", argue un président de département, avant d’ajouter : "On ne ferme pas la porte, mais reparlons-en après les élections".

Les Conseil départementaux ne sont pas pressés d’entériner des aides décidées par le gouvernement, alors que la stratégie de l’Elysée est de tenter de faire reconnaître les avancées sociales du quinquennat, cette fameuse "jambe gauche" de la macronie, en plus du régalien et de l’économie. "Sur le social, Emmanuel Macron est inaudible", reconnaît un conseiller. C’est pourtant l’une des clés de sa possible réélection en 2022.