Le FN maintient l'objectif d'une sortie de l'euro mais la renvoie en fin d'un éventuel quinquennat

Le séminaire du FN s'est tenu à huis clos vendredi et samedi.
Le séminaire du FN s'est tenu à huis clos vendredi et samedi. © Martin BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Malgré plusieurs abstentions, un texte final maintenant la sortie de l'euro au programme du FN, mais sans en faire une priorité, a été adopté à la sortie du séminaire du parti.

Le Front national, qui a tenu vendredi et samedi un séminaire de "refondation" à huis clos, a maintenu le cap de la sortie de l'euro tout en renvoyant l'hypothèse, controversée au sein du parti, à l'issue d'un éventuel quinquennat frontiste.

Selon un communiqué officiel du FN, publié samedi soir, la direction du parti présidé par Marine Le Pen va proposer aux adhérents frontistes, en "tenant compte du message envoyé par les Français lors des élections et, notamment, des inquiétudes exprimées par une partie d'entre eux sur la question de l'euro", de "nouvelles modalités et un nouveau calendrier, afin de retrouver, de manière successive et sur la durée d'un quinquennat, nos différentes souverainetés".

Pas une priorité. Le FN veut entamer ce processus en travaillant "prioritairement" sur "la souveraineté territoriale et donc la maîtrise de nos frontières migratoires et commerciales". "Afin de se donner le temps nécessaire, le recouvrement de la souveraineté monétaire clôturera ce processus", peut-on encore lire dans ce communiqué dont chaque mot a été pesé au trébuchet. La sortie de l'euro est ainsi maintenue dans les objectifs du Front national tout en étant repoussée en toute fin de processus. Cette option est chère au numéro deux du FN Florian Philippot et à ses proches. D'autres responsables en revanche, comme l'économiste du parti, Bernard Monnot, et Gilbert Collard, y sont hostiles et plaident pour son abandon.

Plusieurs abstentions. Selon plusieurs participants à ce séminaire au siège du FN à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, plusieurs responsables du parti se sont abstenus sur ce texte final, dont Nicolas Bay, Bernard Monnot, Jérôme Rivière ou Philippe Olivier. De l'avis de plusieurs membres des deux camps, la rencontre à huis clos n'a pas tourné à l'affrontement. Les participants ont été "invités" à ne pas communiquer la teneur des débats à la presse, selon l'un d'eux. Il n'y a "pas de règlements de comptes, pas du tout", dès vendredi "l'ambiance était très positive, et très constructive", a affirmé samedi sur France Info Florian Philippot.