Le chômage pour les démissionnaires "ne doit pas être une commodité" avertit Pisani-Ferry

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R.D. , modifié à
À l’origine du programme économique d’Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry estime que l’ouverture de l’assurance chômage aux démissionnaires doit être encadrée pour éviter les abus.
INTERVIEW

L’accès à l’assurance chômage pour les salariés démissionnaire, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, s’annonce restrictif. Les indemnisations seront conditionnées à un projet professionnel (plus de détails ici), elles pourraient également être plafonnées et limitées dans la durée, selon un programme de travail envoyé mi-décembre aux partenaires sociaux.

Des vacances aux frais de la collectivité. Un encadrement que Jean Pisani-Ferry, auteur du programme économique d’Emmanuel Macron, estime nécessaire. "Je crois que l’on ne peut pas faire ça sans précaution. Ce que personne ne souhaite c’est un cadre qui a une promesse d’embauche, et qui décide de démissionner quelques mois auparavant pour prendre des vacances. Il n’y a pas de raisons que la collectivité paye pour ça !", a déclaré l’économiste, invité dimanche 31 décembre du Grand Rendez-vous d’Europe 1/CNews/Les Echos. Pour lui, le droit à l’assurance chômage pour les démissionnaires "ne doit pas être une commodité".

Une "contrepartie" à la réforme du code du Travail. "Il faut des contrôles", assure celui qui est également professeur de politique économique à Sciences Po Paris. "La démission doit être une liberté. La possibilité de démissionner et de toucher l’assurance chômage c’est une liberté, c’est une dignité individuelle. C’est une contrepartie à la sécurisation qui a été donnée aux employeurs sur la questions des licenciements", assure-t-il.