"Je n’ai jamais présenté monsieur Benalla à monsieur Djouhri" : Charles Villeneuve dément les informations du "Monde"

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Romain David , modifié à
Le journaliste, présenté par "Le Monde" comme un proche d'Alexandre Benalla et l'un de ceux qui l'ont aidé à se reconvertir dans le consulting, veut dénoncer sur Europe 1 un portrait qu'il estime diffamatoire.

Licencié de l'Élysée en juillet après l'affaire du 1er-Mai, Alexandre Benalla, ancien chargé de mission à l'Élysée, exercerait à présent des activités de consulting, selon des révélations du Monde, ce qui alimente des rumeurs de collusion entre exercice de l'État et intérêts privés.

Selon Le Monde, cette reconversion aurait notamment été pilotée par les journalistes Charles Villeneuve et Jean-Pierre Elkabbach, présentés tous deux comme mentors d’Alexandre Benalla. Le quotidien du soir précise d’ailleurs que le premier aurait même mis en relation Alexandre Benalla avec Alexandre Djouhri, ex-éminence grise de la diplomatie française, visé par un mandat d’arrêt dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy.

"Je n’ai jamais présenté monsieur Benalla à monsieur Djouhri, pour une raison simple, c’est qu’il est à Londres et ne peut se déplacer à l’heure actuelle par décision de justice anglaise", a tenu à démentir, au micro d’Europe 1, Charles Villeneuve, qui reconnaît toutefois connaitre Alexandre Djouhri depuis 40 ans.

Des allégations "diffamatoires". "Ils [les journalistes du Monde, ndlr] me présentent aussi comme un intermédiaire […]", relève encore Charles Villeneuve à propos de l’article de Simon Piel et Joan Tilouine. "Je ne suis pas un intermédiaire et, comme tous journalistes, j’ai des réseaux, des relations et des connaissances", se défend-il. "Je me réserve le droit d’insérer un rectificatif et aussi de poursuivre. Je considère le qualificatif d’intermédiaire comme diffamatoire", précise encore le journaliste.

Obtenir un entretien. Si Alexandre Benalla a reconnu auprès du Monde avoir bel et bien rencontré Alexandre Djouhri, Charles Villeneuve, de son côté, explique que Jean-Pierre Elkabbach et lui ont surtout approché Alexandre Benalla dans l'espoir de pouvoir obtenir une interview de l'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron. L'une des grandes voix d'Europe 1 précise encore : "Avec Jean-Pierre Elkabbach nous lui avons conseillé - non pas comme coach -, de se présenter devant la Commission d’enquête (du Sénat), qu’il était de son devoir de répondre à une représentation parlementaire. Voilà le seul conseil que nous avons donné à Alexandre Benalla."

Le 22 décembre, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strozda, a demandé par courrier à Alexandre Benalla "de donner toutes les informations pertinentes sur d'éventuelles missions personnelles et privées, exercées comme consultant". Dans ce courrier, par lequel l'Élysée entend se désolidariser des activités actuelles de son ancien employé, Patrick Strozda ajoute : "Nous vous interdisons de vous prévaloir d'une quelconque recommandation ou d’un appui tacite de la présidence".

Par ailleurs, le Quai d'Orsay a rappelé jeudi qu'il avait réclamé fin juillet la restitution des deux passeports diplomatiques à Alexandre Benalla, quelques heures après des révélations de Mediapart, indiquant que l'ancien chargé de mission avait utilisé ces documents lors de récents voyages en Afrique et en Israël.