Anna et son fils, sont arrivés en France grâce à l'aide du Montbrisonnais André Bouchet. 1:21
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Jean-Luc Boujon, édité par Juline Garnier , modifié à
Un habitant de Montbrison, qui depuis des années, cultive des liens étroits avec l'Ukraine, est allé chercher à la frontière de l'Ukraine et de la Roumanie quatre réfugiés ukrainiens. Les deux jeunes mamans, accompagnées de leurs deux enfants sont arrivées hier soir, chez leur sauveur.

Alors que les premiers réfugiés ukrainiens arrivent en France, certains Français font le chemin inverse, pour sauver des civils. André Bouchet a mis deux jours pour revenir chez lui et parcourir les 2.000 km qui séparent la frontière ukrainienne de Montbrison. A bord de sa voiture, il a emmené Anna et Alexandra, deux jeunes mamans accompagnées de leurs deux enfants.

Anna est la femme de Vadim, un Ukrainien qu'André a reçu chaque été durant vingt ans et qui est devenu comme son fils. Aujourd'hui, Vadim a dû rester en Ukraine. Mais sa femme et son enfant devaient être mis en sécurité. Alors André n'a pas hésité à faire ce long voyage.

"Je l'ai fait pour Vadim"

"C'est pas de l'héroïsme, c'est du sentiment. C'est le cœur qui parle, c'est tout. C'est une histoire d'amitié. Vadim nous a confié sa femme et son fils. Quand on aime quelqu'un, quand on a une idée, quand on a un proche, moi je suis prêt à aller au bout du monde pour lui. Donc je l'ai fait pour Vadim", explique André Bouchet. 

Anna ne cesse de remercier André d'être venue la chercher. Mais l'angoisse est là, et ses pensées vont pour son mari ainsi que tous ses compatriotes restés en Ukraine, sous les bombardements. "Je pensais que lorsque je quitterai l’Ukraine avec mon fils, ce serait plus facile pour moi, mais ce n’est pas le cas, confie Anna. C’est vrai, il n’est plus en danger, moi non plus, mais ma famille et mon mari sont restés là-bas, et puis beaucoup de gens meurent en Ukraine. Donc je ne peux pas être tranquille…"

Anna et son fils Micha, 2 ans et demi, peuvent compter sur le soutien d'André. Dès hier soir, ils se sont installés chez le Montbrisonnais et sa femme pour plusieurs semaines au moins. En France et en Europe, l'accueil des réfugiés commence à se structurer. Un accord a été décidé entre les 27 ministres de la Justice et de l'Intérieur européens : pendant 90 jours, tout ressortissant ukrainien peut circuler librement dans l'ensemble des pays de l'Union européenne.